Albert II, Casino et roulette russe - 18 juillet 2008

La fonction royale en Belgique révèle des aspects de moins en moins compatibles avec une démocratie digne de ce nom.
Hier soir, le roi qui, pour l’occasion, ne doit pas répondre de ses actes et de ses choix devant la population, a tout simplement refusé la démission de son Premier ministre, un homme qui a pour lui la légitimité de 800.000 voix de préférence !
On se croirait revenu au règne de Léopold II : le « Grand chef blanc » présidait alors un Conseil des Ministres redoutant les foudres royales. A cette époque, l’équivalent du Premier ministre n’était que le « Chef de Cabinet du Roi ». Cette situation anormale prit fin en 1919 grâce à l’instauration du Suffrage universel conquis au prix de nombreuses victimes.
Sous la pression de la rue, en quelque sorte. Non par la volonté de la Cour.

Hier soir, Albert II a donc nommé trois « Sages » de pacotille : François-Xavier de Donnea, Raymond Langendries, qui ferait mieux de mettre bon ordre dans la gestion de Tubize, et Karl-Heinz Lambert, un germanophone proche de la Flandre et non un francophone comme cetains médias l'ont dit. Les trois mages, dont une des qualités principales semble être le bilinguisme, sont censés trouver des solutions à la crise du régime belge en deux coups de cuillère à pot. Il est à remarquer que le roi a confié cette mission à d’ardents défenseurs du statu quo institutionnel, à des vassaux pleinement dévoués au Palais (quoique Lambertz ait le regard tourné vers la Flandre...), ce qui doit faire "rugir de plaisir" nos amis du nord.
Relevons un autre comportement antidémocratique de la part du Chef de l'Etat : celui-ci n’a pas daigné invité Bart De Wever, le Président de la N-VA, et Olivier Maingain, le Président du FDF, ce dernier se trouvant bien mal récompensé de ses nombreux témoignages d’allégeance à la monarchie belgo-bruxelloise. Ce sont pourtant deux acteurs majeurs des négociations institutionnelles. Leur point de vue sur la question n’était certainement pas dépourvu d’intérêt !
Compte tenu de ce qui précède, il est possible que le roi soit dépassé par les événements.
Sire, à 74 ans, n’est-il pas grand temps que vous vous reposiez à Châteauneuf-de-Grasse, aux alentours de Monaco ?
Histoire d’éviter les « années de trop » ou d’être un jour contraint de jouer à la roulette russe après avoir tâté du Casino belge.

Note : nous apprenons que la N-VA a fixé aux trois médiateurs un ultimatum au 31 juillet prochain.
Encore une date symbolique choisie par les nationalistes flamands : elle marque le 15ème anniversaire de la disparition du roi Baudouin !


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