Belgique : enfer fiscal des travailleurs, paradis des rentiers - 23 mai 2008

« On ne peut passer sous silence le vrai problème de la Belgique : la progressivité de l’impôt. En un coup de cuiller à pot, le contribuable atteint le taux d’imposition le plus élevé : 50%.

On rétorquera que ce taux marginal était encore de 55% il y a 4 ans. C’est vrai. Le hic, c’est que ce taux de 50% est atteint dès que le revenu imposable d’un contribuable atteint 32.270 euros. Très rapidement, donc. En Allemagne, le taux le plus élevé (42%) est atteint quand le revenu imposable s’élève à 52.152 euros. En Grande-Bretagne à 43.600 (40%) et aux Pays-Bas, à 53.064 euros (52%).

La France fait plus fort : la situation ne diverge pas franchement de celle qui prévaut outre-Rhin mais le revenu imposable est en plus réparti sur le nombre de personnes à charge. Si un couple a deux enfants à charge, le revenu imposable est divisé par 4. La progressivité de l’impôt s’en trouve nettement ralentie ».

Ce n’est pas le R.W.F. qui l’affirme mais bien François Mathieu, journaliste au quotidien économique et financier L’Echo (23 mai 2008).

Il conclut son article en dénonçant les déductions fiscales accordées par le Ministre des Finances Didier Reynders (MR) qui n’offrent pratiquement aucun avantage aux petits et moyens revenus.

Dans un numéro de l’émission Questions à la Une, Jean-Claude Defossé, le franc-tireur de la RTBF (télévision publique francophone), avait déjà fustigé un système qui encourage les rentiers et les actionnaires tout en pressurant l’immense majorité des Belges qui vivent des revenus de leur travail.

Le résumé de l'émission :

  • les dividendes et les plus-values sont épargnées (c’est le cas de le dire !) par le fisc
  • le secret bancaire à la belge est encore bien protégé
  • les combines fiscales et les avantages extra-légaux sont encouragés, comme les voitures de société, ce qui entraîne une inégalité de traitement entre les contribuables
  • la Justice belge est trop lente : de nombreuses affaires de criminalité en col blanc bénéficient de la prescription
  • l’administration fiscale est sous-équipée et manque cruellement de moyens humains
  • l’administration fiscale se trouve empêtrée dans des Lois Programmes fourre-tout que personne n’est capable d’interpréter valablement
  • des trois situations qui précèdent, il résulte que la grande fraude fiscale est quasi impunie en Belgique
  • cette situation attire naturellement les multimillionnaires français, ces pauvres « victimes » de l’ISF, l’impôt de Solidarité sur la Fortune
  • Un salarié français sur deux ne paie pas d'impôts !

Hasard du calendrier, une Commission d’enquête sur la fraude fiscale vient d’être lancée au Parlement belge.
On en a connu pour les Tueries du Brabant, l'affaire Dutroux, le Rwanda...
C’est dire si la situation est préoccupante !

L'émission de Questions à la Une sur l'enfer fiscal belge

Tableau comparatif : vos impôts en Belgique et en France


© R.W.F. Dernière mise à jour le jeudi 30 octobre 2008 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.