Une idée à réviser : l’essence moins cher en Belgique - 25 mai 2008

Beaucoup de Belges estiment que l’essence est meilleur marché en Belgique et de nombreux Français pensent qu’ils paient leur carburant beaucoup trop cher par rapport à leurs voisins.
Les prix officiels des pays membres de l’Union européenne, arrêtés au 22 mai 2008, prouvent cependant le contraire.

Ainsi la France occupe-t-elle la 9ème place des pays les plus chers, alors que la Belgique se trouve à une peu enviable deuxième place.
En cause, la TVA et la taxe pétrolière plus élevées chez nous.
Pas encore de quoi passer la frontière pour effectuer un plein d’essence !
Mais il y a matière à réflexion en ce qui concerne la taxation des produits énergétiques et les plantureux bénéfices que celle-ci engendre pour l’Etat, sans retour pour le citoyen.

Voici les prix officiels pratiqués dans les deux pays :

France : 1,41 euro/litre

Sans plomb 95 : 1,41 €/litre

Dont :

TVA : 0,28 €/litre

Taxe pétrolière : 0,60 €/litre (moyenne "diesel-essence")

Sans plomb 98 : 1,45 €/litre

Diesel : 1,35 €/litre

Commentaire : Les Français croient souvent qu'il sont les plus taxés à la pompe. C'est faux : avec une TVA à 19,6 % (0,28 euro par litre) et une taxe pétrolière de 0,60 euro par litre de sans plomb 95, la France se classe 9ème des pays de l'UE où l'essence est la plus chère.

Belgique : 1,56 euro/litre

Sans plomb 95 : 1,56 €/litre

Dont :

TVA : 0,33 €/litre

Taxe pétrolière : 0,62 €/litre (moyenne '"diesel-essence")

Sans plomb 98 : 1,57 €/litre

Diesel : 1,40 €/litre

Source : Magazine de l’internaute.

Le prix de l'essence en Europe


Une autre étude, qui émane de l'Observatoire français de l'Energie et qui date de janvier 2007, montre que, toutes taxes comprises (TVA et taxes énergétiques) :

  • l’électricité à usage domestique et à usage industriel (pour ce paramètre, la différence est vertigineuse) est nettement moins chère en France.
    La raison principale de cette situation ?
    - Une TVA maximale (21%) prélevée sur le prix fixe de l’électricité belge (contrairement à la France qui pratique un taux de 5,5%), celle-ci étant mise sur un pied d'égalité avec les produits de luxe.
    - la mainmise de l'opérateur historique Electrabel et des intercommunales wallonnes sur le réseau de distribution d'électricité et la faiblesse de la concurrence face à ce quasi monopole.
  • Le gaz naturel à usage domestique est un peu moins cher en Belgique.
  • Le gaz naturel à usage industriel est quasi équivalent.

Malheureusement pour le consommateur belge, les prix de l'électricité et du gaz se sont envolés en 2008.
Attendons les conclusions du prochain rapport de l'Observatoire de l'Energie pour voir si les différences entre la France et la Belgique se sont encore creusées.

L'Observatoire de l'Energie : rapport 2007

Note : même si Suez possède, historiquement, un ancrage français, il s'agit d'un groupe international qui n'a d'autre objectif que la rentabilité et le bénéfice.
L'Etat français, actionnaire minoritaire, n'a pas de "golden share" au sein du groupe, c'est-à-dire une "action spécifique" qui permet à celui qui la détient de conserver un droit de veto sur l'ensemble du capital d'une société dans certaines circonstances spécifiques.
La "Golden share" est souvent détenue par un État dans le cas d'une compagnie publique soumise au processus de privatisation et de transformation en société cotée.
Il n'est donc pas question d'impliquer la République dans la phase complexe du rachat de l'opérateur belge par le groupe Suez et du redéploiement international de ce dernier. Ce montage doit se placer dans le contexte de la mondialisation.
Les actionnaires privés de Suez, qui sont majoritaires et qui ne font pas dans le sentiment, ont décidé de tirer profit de la rente de situation d'Electrabel sur le marché belge.
Ce cas de figure s'est déjà présentée dans le dossier Arcelor, qui entre-temps a fusionné avec Mittal.


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