La scission de BHV préfigure la frontière de la Flandre indépendante !

La marche irrésistible de la nation flamande vers son indépendance présuppose la fixation de frontières d'Etat : tel est le sens de la vieille revendication de scission de l'arrondissement, tant électoral que judiciaire, de Bruxelles-Hal-Vilvorde.

Elle n'est donc ni symbolique, ni sentimentale. La dissolution de l'Union soviétique et de la Yougoslavie ont en effet consacré en Europe le principe selon lequel les limites administratives internes acquièrent, en cas de sécession, le caractère de frontières d'Etat protégées par le droit international. On peut le déplorer mais on ne peut pas ne pas en tenir compte : dans la mesure où les pays de l'Union européenne ont entériné les conclusions de la commission Badinter sur la Yougoslavie en juillet 1992.

La Belgique, ses voisins et les éventuels Etats successeurs de la Belgique ( ?) sont liés par ce principe, qui maintiendrait la périphérie bruxelloise dans la Flandre indépendante.

Encore faudrait-il évidemment que ces limites administratives soient établies de manière univoque et définitive. Or, tant que la scission de BHV n'est pas consommée, tel n'est pas le cas : ses limites chevauchent et contredisent celles des régions linguistiques et des Etats fédérés de Flandre et de Bruxelles et constituent une indication politique claire de l'opposition persistante d'une des parties à la limitation de Bruxelles aux 19 communes. C'est le seul atout clé des francophones. Il serait vraiment stupide de le galvauder dans le dernier quart d'heure. Il ne faut donc à aucun prix céder sur ce point et sacrifier le moyen et le long terme, en particulier la continuité territoriale entre la Wallonie et Bruxelles et leur avenir commun dans un ensemble français, à des satisfactions immédiates mais illusoires, comme le refinancement éventuel de la Région ou l'allégement partiel et hypothétique des contraintes linguistiques dans l'agglomération, problèmes que la sécession ferait d'ailleurs disparaître!

La seule contrepartie négociable à la scission de l'arrondissement est la fixation démocratique des limites de la Région bruxelloise par la consultation des populations concernées, car les effets d'une scission qui adviendrait avant la sécession de la Flandre seraient vraisemblablement irréversibles...

Dans une carte blanche intitulée « BHV est un diamant pur », Christian Behrendt, Professeur de droit constitutionnel comparé et de théorie générale de l’Etat à l’Université de Liège, insiste également sur l’importance fondamentale de cette scission (ou non).

Carte blanche de Christian Behrendt : Bruxelles est un diamant pur

Charles Picqué, quant à lui, alerte l’opinion française sur l’enclavement programmé des francophones de Bruxelles dans un entretien publié dans Le Monde de ce jour.

Scission de BHV : un mur autour de Bruxelles


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