La Belgique n’assure plus la sécurité de sa population - 22 février 2008

L’exaspération est à son  comble dans les casernes de pompiers de Belgique, confrontées à un manque important de personnel et de matériel.

« Une réforme a été mise en place voici bientôt un an et nous ne sommes nulle part. Les communes ne peuvent plus payer de personnel, la situation est catastrophique. La sécurité des citoyens est en danger et n'est plus assurée par manque d'effectifs. »
Légalement, six hommes doivent être constamment présents à la caserne pour assurer la sécurité. Actuellement, dans beaucoup de communes, ils ne sont que quatre.
« Dans certaines zones Seveso, les hommes sont dans l'impossibilité d'intervenir, s'ils doivent faire face à une catastrophe. La situation est dramati­que. Nous n'avons pas assez d'hommes et l'état de certaines casernes est pitoyable. Les pompiers, en travaillant dans de telles conditions, mettent également leur vie en danger. » continue le commandant Gilbert.

Autre problème : la professionnalisation du métier risqué de pompier qui reste en rade. En effet, la Belgique compte 17.000 pompiers dont 12.500 sont des volontaires, soit 4.500 professionnels.
« C’est intolérable. Il faut absolument qu'un centre de formation voie le jour. Si nous devons assurer la sécurité, il faut nous en donner les moyens. »

La Fédération royale des sapeurs-pompiers de Belgique renchérit : « Nous sommes tous dans la même situation: une situation catastrophique. Les plaintes émanent de partout. »

Une fois de plus, l’Etat fédéral est pointé du doigt : l’argent indispensable à la sécurité des Belges reste introuvable (comme nous l'avions montré par notre billet du 6 février dernier sur la situation du Service 100 en Wallonie).

Pour l’exemple, voici les chiffres de la France (6 x plus d’habitants) qui est une des références en matière de professionnalisation des sapeurs-pompiers et de moyens financiers qu’elle engage pour garantir la sécurité de sa population civile.

  • 37 800 sapeurs-pompiers professionnels
  • 12 200 sapeurs-pompiers militaires : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris (BSPP : 8 224), Bataillon de marins pompiers de Marseille (BMPM : 2 454) et les Unités d'instruction et d'intervention de la sécurité civile (UIISC : 1 504)
  • 201 800 sapeurs-pompiers volontaires
  • 10 890 sapeurs-pompiers du service de santé (dont 96% sont des volontaires)
  • 329 sapeurs-pompiers volontaires civils

Situation des sapeurs-pompiers en France

Conclusion : en France, un des plus valeureux et des plus beaux métiers du monde est respecté par l'Etat.
Contrairement à la Belgique, qui n’a pas tiré les conclusions de la catastrophe de Ghislenghien du 30 juillet 2004 ni renforcé les moyens humains et financiers de nos sapeurs-pompiers.

Source : Le Soir – 18 février

Coïncidence : un communiqué de l’agence Belga nous apprend ce dimanche que, selon le syndicat libéral, la police de la route n'a plus les moyens de réaliser correctement les contrôles de vitesse et d'alcoolémie, de même que le contrôle des poids lourds.
Elle doit se contenter de dresser les constats d'accidents.
Une information délirante complète le sujet : le syndicat affirme que, afin d'atteindre les normes des statistiques, « les policiers soufflent eux-mêmes dans l'alcootest pour arriver au nombre de contrôles exigé. »
Plus sérieusement, la direction de la Police a reconnu qu’il faudrait engager 1.300 à 1.500 policiers pour combler le cadre légal.


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