Un entretien « carte de visite » du 13 septembre 2007

Le nouveau site venait de démarrer quand cet article a paru dans le Vif/L'Express le 13 septembre 2007. Nous le  mettons en ligne car il résume bien, notamment pour nos amis français, l’actualité et les perspectives d’avenir, ainsi que la situation du R.W.F. face à ces événements.

Paul-Henry Gendebien, ancien député fédéral, régional et européen, a fondé, en 1999, le parti rattachiste RWF/RBF (Rassemblement Wallonie-France/Rassemblement Bruxelles-France). Depuis lors, il ne cesse de peaufiner un scénario dont il jure qu’il finira par s’imposer : la Wallonie – de préférence avec Bruxelles, mais à défaut, sans – constituera, un beau jour, la 23e région française. La crise politique actuelle fait farine à son moulin. Interview.

Le fossé s’élargit entre les Flamands et les francophones. De quoi vous réjouir, non?
Détrompez-vous, cela ne me réjouit pas du tout! La crise donne du poids à ma démonstration, elle la confirme. Mais le constat n’a rien de sympathique.

La musculation communautaire vous confère davantage de visibilité : cela ne vous satisfait pas?
Je suis de plus en plus souvent interviewé par les journalistes européens; le débat institutionnel permanent qui agite la Belgique, ainsi que l’existence d’un parti comme le mien les intrigue. Mais les médias "officiels" belges, ceux qui prêchent la bonne parole des partis traditionnels, ceux-là m’ignorent. Ils préfèrent continuer la politique de l’autruche. C’est cet aveuglement-là qui a conduit à la situation que l’on connaît aujourd’hui : les francophones ont toujours sous-estimé l’ampleur des revendications flamandes et, lorsque la réalité leur éclate en pleine figure, ils sont totalement pris au dépourvu et prêts à une capitulation en rase campagne, "pour sauver le pays".

Vous préparez depuis longtemps le rattachement de la Wallonie et de Bruxelles à la France. Mais la France en veut-elle?
Je peux vous dire que je suis régulièrement en contact avec certains milieux politiques et médiatiques français. Des plans circulent. Mais ne m’en demandez pas davantage. A ce stade, je ne peux pas vous donner de détails, ni de noms. Ma crédibilité auprès d’eux s’effondrerait. Du reste, il n’y a pas qu’avec la France que mon parti entretient des contacts. Nous nous travaillons tous azimuts à l’internationalisation du dossier. Il faut que les chancelleries européennes prennent conscience de l’ampleur de la crise belge et pensent au rôle qu’ils joueront dans son dénouement.

Aurons-nous nécessairement besoin de l’étranger ? Si la Flandre faisait sécession, la Wallonie et Bruxelles ne pourraient-elles pas perpétuer, à deux, l’existence de la Belgique ?
C’est la thèse défendue par le libéral Armand De Decker (NDLR : ancien président du Sénat et ministre de la Coopération au développement). Laissez-moi vous dire que cette idée d’une "petite Belgique" n’est qu’une intoxication supplémentaire destinée à rassurer le peuple à bon compte. Bruxelles et la Wallonie ne sont pas viables. Bruxelles ne pourrait plus assumer ses missions de grande ville et de capitale européenne. Les comptes de la sécurité sociale wallonne plongeraient dans le rouge. Une "petite Belgique" n’est pas possible. Et il n’y a pas davantage de "nationalité petite-belge" qu’il n’y a de nationalité belge. Il n’y a que des sentiments d’appartenance sous-régionalistes. Croyez-moi : les francophones devront négocier un statut particulier au sein de la République française.


© R.W.F. Dernière mise à jour le vendredi 22 février 2008 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.