Moureaux et Reynders aux côtés de Vinck !

5 janvier 2008

Aussi étonnant que cela puisse paraître, Karel Vinck, l’ancien patron de la SNCB-Chemins de fer belges (à ce poste, il avait largement avantagé le développement des infrastructures du nord du pays) veut doter la Flandre d’un plan de relance économique qui prendrait le nom de « La Flandre en action ».

Imaginé par Yves Leterme, ce projet est aujourd’hui relancé par le ministre président Kris Peeters : le gouvernement flamand a en effet convaincu Karel Vinck de faire passer la région de Flandre de la 27ème position au top 5 européen en 12 ans.

Karel Vinck a résumé les axes de son programme pour la Flandre :

« Nous avons défini quatre grands domaines où la Flandre pouvait faire une percée significative. Le premier concerne les talents. Nous allons émettre des propositions pour améliorer la formation et la politique de l'emploi. Le deuxième domaine est l'internationalisation, qui doit nous permettre de mieux positionner la Flandre sur le plan international. Le troisième domaine est l'innovation. Dans quels domaines pouvons-nous encore innover ? Je pense que l'innovation ne concerne pas seulement la création de nouveaux produits et services. Il y a aussi moyen d'améliorer les processus (comme le marketing de la région, l'efficacité des autorités de l'administration, etc.) On peut jouer aussi sur l'environnement social, en réformant la fiscalité, les soins de santé, ou la culture. »

La volonté affirmée de positionnement « international » de la Flandre est plutôt cocasse dans la mesure où chacun sait désormais que la Flandre se referme toujours plus sur elle-même en faisant la chasse à la culture française, principalement dans la périphérie de Bruxelles, troisième métropole francophone du monde.

Fiscalité et politique de l’emploi autonomes octroyées à la Flandre constitueront les moteurs de ce plan. Selon Karel Vinck, qui soit dit en passant évoque également « « une réforme du système des soins de santé », celui-ci ne devrait pas déboucher sur une « demande d’indépendance de la Flandre ».

On le croit volontiers : le scénario idéal pour la Flandre consiste en une « Belgique, coquille vide et un espace bruxellois sous contrôle flamand »  où le cocu francophone serait censé se satisfaire de pouvoir rester belge en guise de monnaie de singe.

Toujours est-il que pour réaliser ce plan ambitieux, Karel Vinck pourra compter sur l’appui objectif de MM. Philippe Moureaux, Vice-Président du Parti Socialiste, qui se déclare partisan d’une « très profonde réforme de l’Etat » (Le Vif, 4 janvier 2007) et de Didier Reynders, le Président du MR, qui lors d’un entretien accordé au journal Le Monde le 11 novembre dernier avait affirmé :

« La logique à l'oeuvre en Belgique est celle d'une confédération. L'enjeu est donc d'apprendre à faire vivre ensemble des gens qui se meuvent déjà dans des univers différents (sic).  Et c'est cela qui me semble encore possible. »

Une conclusion s’impose : une Flandre passant du 27ème rang au Top 5 des régions d'Europe ne pourra se faire qu’aux dépens des intérêts des Wallons et des Bruxellois.


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