Les rattachistes donnent de la voix
Figaro Magazine -17 novembre 2007

par Guy Verstraeten

Un sondage publié le week-end dernier rassure : 54 % des Français seraient prêts à « adopter » la Wallonie en cas de scission de la Belgique. Dans las départements limitrophes, cette proportion s’élève même à 66 %.

Du petit lait pour le Rassemblement Wallonie-France (RWF), parti créé en 1999 et qui, comme son nom l’indique, milite pour unir, sous la bannière bleu-blanc-rouge, Français et francophones de Belgique, Wallons comme Bruxellois.

« Le peuple français a toujours été plus généreux et solidaire que ses élites », sourit Paul-Henry Gendebien, président du RWF et « réunioniste » de la première heure (les velléités rattachistes sont d'ailleurs bien antérieures à la création du RWF). «C’est un parti de rigolos qui ne représentent qu'eux-mêmes », ironise-t-on dans la rédaction d'un quotidien bruxellois (ndlr : Guy Verstraeten, collaborateur occasionnel du journal bruxellois Le Soir, n’hésite pas à citer son propre employeur !). Reste que sur les forums de discussions, qui foisonnent en ce moment, il n'est plus aussi rare de lire des « Bye, bye Belgique, bonjour la France » à l’heure d'évoquer l’avenir du pays. Au plan électoral, le RWF s'affiche comme l’un des petits partis « qui ont le moins mal réussi », pour reprendre la formule de Jean Faniel, politologue au Centre de recherche et d'information socio-politiques (Crisp). Traduction : moins de 1,5 % aux dernières législatives. Une peccadille.

« Ce qui ne signifie pas que, sur le plan des idées, poursuit Jean Faniel, le poids du RWF soit aussi ténu. Mais il faut différencier les gens qui souhaitent historiquement un rattachement de la Wallonie à la France et ceux qui, circonstances politiques obligent, commencent à prendre cette hypothèse en considération. »

De là à y voir une véritable tendance... Difficile à chiffrer. Mais très minoritaire, assurément.

« Plutôt que de tendance, Je parlerais d’évolution positive dans les esprits, tempère Paul-Henry Gendebien. Mais le RWF n'existera véritablement politiquement que dans l’après-Belgique. »

Si « après-Belgique » il y a. Ce qui, à ce stade, est loin d'être joué.


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