ECHOS DE FLANDRE - mai 2007.

Pour comprendre la volonté flamande d’autonomie accrue, il faut revenir aux cinq résolutions votées à une très large majorité par le Parlement flamand le 3 mars 1999. Celles-ci ont défini les grandes orientations d'une nouvelle réforme de l'État. Elles préconisent des changements profonds en matière de répartition des compétences entre niveaux de pouvoir et de mode de financement des communautés et des régions.
En ce qui concerne les institutions, le Parlement flamand distingue deux États fédérés, la Flandre et l'État fédéré francophone, et deux territoires fédérés, la Région de Bruxelles-Capitale et la Communauté germanophone qui disposeraient de prérogatives moindres et sur lesquels les deux États fédérés auraient, pour certaines matières, un droit de regard commun. Les États et territoires fédérés bénéficieraient de compétences considérables dans des domaines tels que les soins de santé et les allocations familiales (c'est-à-dire deux secteurs de la sécurité sociale), la fiscalité et les impôts, la mobilité et les transports, l'emploi, la politique scientifique, la coopération au développement, le commerce extérieur, les télécommunications, l'économie, l'agriculture, etc. On y a ajouté la police et la justice.

Fin 2003, le Parlement flamand votait à l’unanimité une résolution exigeant la présence de députés régionaux flamands à la table des prochaines négociations institutionnelles. Or, dans l’hypothèse où il investirait le 16 rue de la Loi, Yves Leterme a l’intention de se faire remplacer à la tête du gouvernement flamand par ce vieux renard qu’est Luc Van den Brande. On l’imagine déjà en belle-mère de Leterme face à Di Rupo et consorts le lendemain du 10 juin. Van den Brande n’arrête pas de répéter que seules les régions décideront ce qu’elles laisseront à l’Etat fédéral. Pour lui, tous les leviers socio-économiques doivent revenir aux entités fédérées. Il n’a d’ailleurs jamais caché ses convictions confédéralistes.

Tous les sondages indiquent que le CD&V a le vent en poupe et que Leterme est l’homme le plus populaire de Flandre. Après avoir jeté l’incontrôlable Jean-Marie Dedecker et fait de l’autonomie de la Flandre son principal thème de campagne, il ne peut se permettre aucune faiblesse sur le terrain communautaire. Sous peine de voir une partie de son électorat se tourner vers la concurrence, ce Belang qui talonne le CD&V. Pour sa part, le VLD, surnommé Vlaamse Lege Doos (boîte flamande vide), en cas de défaite prévisible, sera tenté de se radicaliser pour se refaire une santé. N’a-t-il pas voté une résolution en faveur du confédéralisme lors d’un Congrès mémorable ! Quant à la gauche flamande, pas si modérée que cela en matière institutionnelle, elle ne représente plus qu’un quart de l’électorat. Pas vraiment de quoi renverser la vapeur. La Belgique est bel et bien scindée entre une Flandre libérale sensible au modèle anglo-saxon et une Wallonie sous la coupe d’un vieux PS qui a raté sa rénovation. On le comprend, ce choc de deux cultures politiques diamétralement opposées risque de faire basculer l’Histoire du pays. Dans cette perspective, le R.W.F. est plus que jamais nécessaire pour indiquer le chemin de la raison et du bon sens aux Wallons.


© R.W.F. Dernière mise à jour le mardi 18 septembre 2007 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.