Echos de Flandre - avril 2007.

La VRT n'a pas voulu collaborer à l'émission de la RTBF or­ganisée à Gand et qui réunissait des politiques flamands s'exprimant uniquement en néerlandais. Mais la télévision flamande a diffusé un reportage intitulé «Weg van België» (Canvas, 12.03.07) montrant ce que les Wallons pensaient de la Flandre ! La caméra s'est ainsi promenée dans une cité du Borinage. Elle s'est trouvée confrontée «à des générations de chômeurs, des gens avec des antennes paraboliques, des gsm, des dvd mais sans job et avec peu ou pas du tout de perspectives». L'émission a également répercuté le cas d'une jeune coiffeuse qui avait écrit treize lettres pour trouver un emploi et qui avait reçu cinq réponses négatives. Décou­ragée, elle avait abandonné sa recherche d'emploi. L'équipe de la VRT lui a demandé pourquoi elle ne voulait pas tra­vailler en Flandre où l'on manque de main-d'œuvre. Et la jeune Wallonne de répondre : «Non, trop loin et ce sont tous des racistes !»

Luc Van der Kelen (Het Laatste Nieuws, 13.03.07) estime que la tempête médiatique, lancée par la presse francophone dans la foulée du docu-fiction, n'a qu'un seul objectif : éloi­gner Yves Leterme du 16 rue de la Loi. Le but du jeu consiste soit à radicaliser le CD&V et, par la bande, à l'éloigner de son électorat modéré soit à énerver la N-VA en espérant que celle-ci mette le cartel sous pression et le fasse imploser. Le résultat serait identique dans les deux cas : les chances de Leterme de devenir Premier ministre seraient hypothéquées et les socialistes, Vande Lanotte ou Di Rupo, s'imposeraient en sauveurs du pays. Pour l'anecdote, le grand homme du Borinage s'est couvert de ridicule au mois de mars en voulant débattre à tout prix en néerlandais avec son al­ter ego flamand lors d'une émission politique de la VRT Après quelques mi­nutes, ce n'était plus qu'un pénible bredouille­ment qui a suscité l'ironie des téléspectateurs..

Toujours du rififi à la Croix-rouge. Un porte-parole de la section flamande a condamné l'endettement chronique de l'aile francophone (Standaard, 19.03.07) : «Nous ne sommes plus seulement partisans d'une transparence financière, nous sommes également demandeurs d'une totale transpa­rence, comme le veut une saine gestion». Soit la scission.

Le président des nordistes a d'ailleurs été contraint de démis­sionner. En cause, son manque de fermeté vis-à-vis de la princesse Astrid. Celle-ci avait fait son cheval de bataille de l'apaisement des querelles internes. Dans cette optique, Rudy Demotte avait commandé un audit en février 2006.

À l'heure actuelle, les résultats ne sont toujours pas connus Le Nieuwsblad (19.03.07) pense savoir que, dans la réalité, les deux ailes, flamande et francophone, désirent plus d'autonomie. Elles se heurtent malheureusement à la volonté du Palais de renforcer la structure unitaire de l'organisation. Laeken a peur que la scission de la Croix-Rouge serve d'exemple pour celle de la Belgique.

Aux conseils communaux en Flandre, les élus du Viaams Belang parviennent de plus en plus souvent à rompre le cor­don sanitaire en faisant voter leurs propositions grâce à l'appui de l'un ou l'autre groupe politique. La Gazet van Antwerpen (02.03.07) a rapporté que, dans la banlieue anver­soise de Mortsel, le Belang, aidé de la N-VA, a réussi à faire décrocher les portraits royaux des espaces publics. Grimber­gen pense ou pensait faire la même chose, puisque le pre­mier échevin a demandé au ministre des Affaires intérieures flamandes s'il existait une réglementation contraignante en la matière. Celui-ci lui a répondu : «En tout cas pas en Flandre !»

Richard Fournaux, le bourgmestre de Dinant mais aussi le nœud papillon le plus connu après Elio Di Rupo, a invité Bart De Wever, le président de la N-VA en bord de Meuse. Selon le Laatste Nieuws (20.03.07), Fournaux leur a fait du plat. Il a dit, entre autres boniments, que la Wallonie consti­tuait sans doute la terre d'investissement la plus prometteuse pour la Flandre. Fournaux ne manque d'ailleurs jamais de les inciter à venir s'installer sur ses terres. Il faut cependant souligner que ces « investisseurs » engagent principalement de « parfaits bilingues », soit de la main-d'œuvre nordiste qui contribue à transformer la Wallonie en colonie de la Flandre. De toute façon, ces simagrées n'ont pas impressionné le mo­nolithique De Wever qui a conclu son escapade par ces mots : «Les Flamands et les Wallons sont de mauvais conjoints. Séparons nous. Ensuite, nous pourrons collaborer plus avant, comme de bons voisins».

Le 10 avril VOKA, l'Union des Entreprises flamandes, a présenté son mémorandum dans la perspective des électi­ons fédérales. Il s'agit d'un plaidoyer en faveur d'une Fland­re plus autonome. Paul Geudens (Gazet van Antwerpen, 1.04.07) donne raison au patronat flamand : «La répartition des compétences, en Belgique, compliquée, saucissonnée, logique, souvent paralysante même, n'est aucunement de nature à permettre à nos patrons d'aborder l'avenir socio­-économique avec confiance».

Une enquête du Trends (05.04.07) a montré que 40% d'entre eux considèrent que Leterme est le meilleur Premier ministre possible. Il s'est même trouvé une majorité d'entrepreneurs flamands pour préférer, en cas de dilemme, Filip Dewinter à Elio Di Rupo au poste de Premier ministre !

Het Volk (21.03.07) pointe le fait que le gouvernement Verhofstadt n'a pas réussi à réduire la pression fiscale. Celle-ci a même augmenté durant la dernière décennie. Seuls le Danemark et la Suède représentent de plus grands enfers fiscaux que la Belgique. D'une façon générale, le patronat flamand souhaite ardemment la régionalisation de l'impôt sur les sociétés afin de voir diminuer rapidement les charges des entreprises. On n'est jamais mieux servi que par soi-même !

Tollé dans la presse flamande suite à cette sortie d'Herman De Croo (Open-VLD), le président de la Chambre : «Je ne suis pas un na­tionaliste flamand parce que je ne suis pas handicapé mental». Eric Donckier (Belang van Limburg, 11.04.07) ne s'est pas privé de répliquer qu'il était temps que De Croo prenne sa retraite : «C'est un homme gentil ; plein d'humour et diver­tissant, mais il devient aussi tout doucement un anachronisme.


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