Echos de Flandre – décembre 2002

Inutile de revenir sur le débat autour de la monarchie. Rappelons toutefois les convictions républicaines de Patrick Janssens, président du SP-A, et de son nouvel acolyte Bert Anciaux. Quant à Anke Vandermeersch, ex-Miss België (!),  elle pense qu’Abou Jajah a été le meilleur propagandiste pour le Blok dont elle est devenue militante.

Impossible de tenir une revue de presse flamande exhaustive tant les sujets se bousculent depuis la mi-novembre ! On mettra à l’actif de la revue Wallonie-France d’avoir dit en premier que Stefaan Noreilde, président des jeunes VLD, se réclamait d’une Belgique confédérale, pour ne pas dire plus. C’est lui, avec Vincent Van Quickeborne, ex-Volksunie, qui a imposé sa vision de la Flandre aux De Gucht, Dewael et consorts, jugés trop frileux ! Après ce congrès mémorable, Luc Vander Kelen (Het Laatste Nieuws, 01/12/02) constate que la Flandre et la Wallonie deviennent des États quasi indépendants, en ce sens qu’ils décident ensemble de ce qu’ils veulent encore déposer dans la coquille Belgique ! Si Louis Michel avait parcouru les sites politiques flamands, il n’aurait sans doute pas pleurniché en pleine page de ce même journal : Je ne comprends plus le VLD. Plus loin, le satrape du MR confie triste et fâché : J’ai beaucoup de compréhension pour ce qui se vit en Flandre mais je ne puis admettre que la Flandre soit prête à aider d’autres pays mais pas la Wallonie. Puis de seriner la même antienne que Di Rupo (lire notre précédente rubrique) qui doit faire pleurer de rire le Flamand moyen : Sans solidarité interpersonnelle, il devient difficile pour un pays de survivre. Je demande à la Flandre de nous donner une chance. Je demande quelques années de patience. Le renouveau est en route.

Interrogé par Pascal Vrebos le 08/12/02 sur les résolutions du VLD et l’option réunioniste, Olivier Maingain, qui du temps de son échevinat bruxellois aimait se faire appeler adjoint au maire, a déclaré : Si suite à la poussée du nationalisme flamand – et je ne suis pas demandeur – l’État belge va vers l’éclatement, et on sera vite amené à voir quels sont les francophones décidés à tenir tête à ce nationalisme flamand, et que l’État belge éclate – ce qui n’est pas mon choix – je ne suis pas non plus partisan de la République des bords de Meuse avec José Happart pour président (…) Alors autant participer à la vie d’un grand État et d’une grande Nation.

Pendant que M. Michel ne comprend pas ou feint de ne pas comprendre, l’élite flamande continue de préparer son avenir. Le Marnixkring (Cercle Marnix) a organisé le 9 novembre à Anvers un Congrès sur le thème Formation d’une nation par l’identité et la solidarité avec l’appui de mouvements aussi puissants que le Davidsfonds, les sections flamandes de la Ligue des Familles, de la Chambre des Ingénieurs, de la Fédération des Pensionnés, de la Fédération des Médecins, du Comité de pèlerinage de l’Yser, enz. A remarquer qu’un Stefaan Declercq ne craint pas d’y côtoyer le responsable du Bureau d’Etudes du Vlaams Blok. Le président du Congrès n’est autre que Hans de Belder, ancien diplomate à Paris et aujourd’hui responsable des Affaires étrangères au gouvernement flamand. Présentant la journée, il évoque la difficulté de surmonter 400 ans de séparation entre les Pays-Bas et la Flandre. Il voit davantage la possibilité d’une union entre la Wallonie et la France. Qui s’intéresse à l’ébullition des élites en Flandre consultera avec profit les Actes de ce Congrès où il est question d’une nation flamande, amputée de la Belgique, dans l’Europe des régions !

Plus drôle (mais proche des extrêmes), le site « Hoe lang nog ? » (Combien de temps encore ?) publie un argumentaire en faveur de l’indépendance de la Flandre. En parcourant le site et ses liens, le navigateur sera surpris de l’incroyable vitalité du mouvement flamand.

Pendant ce temps, le CD&V poursuit son cheminement confédéraliste. Le site de ce géant des Flandres, par la voix de l’infâme… Johan Sauwens (communiqué du 05/12/02) réclame la scission de la politique des salaires et de l’emploi. Dans De Standaard (09/12/02), c’est Stefaan Declercq, Tony Van Parys et Luc Van den Brande, surnommé « Le Retour », qui prônent la régionalisation de la justice, de la police et des prisons (on n’y avait pas pensé !). Plus originale encore, la N-VA de Geert Bourgeois veut la peau du Fonds des calamités, après avoir constaté que les communes victimes des inondations des 26 et 28 août dernier qui seront indemnisées se situaient dans les arrondissements électoraux de Michel et Duquesne alors que Gand n’était pas reprise…

Enfin, ce vieux briscard de Guido Fonteyn (De Standaard, 26/11/02), sous le titre Les Français et les Wallons sont des frères, pas des cousins, a donné le plus large écho possible aux propos réunionistes de Robert Collignon, juste de quoi exciter un peu plus le sérail politique du Nord ! 


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