Article de Knack ce 21 décembre
Si Bart De Wever (N-VA) est sérieux dans sa volonté de ne réaliser rien d’autre que le confédéralisme, le gouvernement Vivaldi va tout simplement continuer. C’est ce que prédit le président du MR, Georges-Louis Bouchez, dans Knack.
Les déclarations de Georges-Louis Bouchez (MR) interviennent dans le cadre d’une double interview dans Knack du président du PVDA (PTB), Raoul Hedebouw. Interrogé sur les implications de ses propos pour la formation d’un gouvernement en 2024, le président du MR a répondu, entre autres, que la politique n’est rien d’autre que des mathématiques.
Il y a 150 places, dit Bouchez. Parmi celles-ci, 30 ont déjà été prises par le Vlaams Belang et le PVDA. Ce nombre pourrait augmenter d’ici 2024 – espérons que ce ne sera pas le cas. En tout état de cause, une majorité de 75 doit donc être recherchée au sein de ces 120 sièges restants ».
Si la N-VA refuse d’entrer dans un gouvernement qui ne réalise pas le confédéralisme, quelque 25 sièges tomberont à nouveau, a déclaré M. Bouchez. Que restera-t-il ? Vivaldi.
Le libéral ne veut pas dire par là que Vivaldi II est déjà acquis, mais que tout dépend de Bart De Wever. Si De Wever n’est pas prêt à renoncer à ce confédéralisme, dit Bouchez, nous nous retrouverons inévitablement avec Vivaldi-bis après beaucoup de cinéma.
C’est la deuxième fois en peu de temps qu’un président de la majorité fédérale pense à voix haute à une suite de Vivaldi. Auparavant, dans De Afspraak op Vrijdag, Paul Magnette (PS) avait fait allusion à la poursuite de la coalition actuelle des socialistes, des verts, des libéraux et du CD&V au-delà de 2024, avec ou sans « un ou deux » autres partis.
Ce faisant, le président du PS répondait à l’annonce de De Wever, qui a réaffirmé qu’il ne voulait gouverner avec le PS que pour réaliser le tournant confédéral. Même si un gouvernement de droite socio-économique est mathématiquement possible, le nationaliste flamand s’en méfiera, a-t-il dit.
Pour rappel, à l’été 2020, un accord naissant entre la N-VA et le PS a sombré après un refus des partis bleus Open VLD et MR, qui ne voulaient pas conclure un accord dans lequel – selon eux – une réforme de l’État devenait la monnaie de passe pour des politiques économiques de gauche.
Quoi qu’il en soit, la déclaration de Bouchez est remarquable. Le gouvernement fédéral est en train de grincer et de se disputer. Des messages Whatsapp aux courriels internes du Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) en passant par la crise d’accueil, le gouvernement ne fait jamais l’unanimité. Mais cette coopération maladroite n’est donc pas un argument pour que Bouchez enterre déjà une suite de la Vivaldi.
NDLR : la N-VA et le Belang auront une majorité en sièges en Flandre. Reste à savoir si la Flandre politique acceptera une nouvelle minorité flamande au sein de la Vivaldi. Pour mémoire, 30% des citoyens font encore confiance à ce gouvernement.