Interrogé sur ses expériences au sein du gouvernement fédéral, M. Dermagne a fait remarquer que « les différences entre gauche et droite sont plus apparentes » qu’au sein du gouvernement wallon (dont il a fait partie jusqu’en octobre 2020). Et de noter : « Je suis encore plus régionaliste depuis que je suis au Fédéral. Je pense que les compétences doivent être gérées au niveau régional pour éviter les tensions communautaires sur une série de dossiers.
Pour Dermagne, l’architecture institutionnelle doit être simplifiée, « d’abord au niveau francophone ». Nous avons commencé ce travail au sein du PS, dans un deuxième temps nous travaillerons avec les autres parties. Nous ne pouvons pas avoir de négociations institutionnelles car nous ne demandons rien [ndlr : à part un refinancement !). Nous devons être prêts ».
Dermagne semble ainsi confirmer qu’un nouveau transfert de compétences de la Communauté française vers la Région wallonne et, via la Commission communautaire française (Cocof), vers la Région bruxelloise, est en cours dans la « francophonie ». Le président du PS, Paul Magnette, l’avait déjà laissé entendre il y a quelques mois. De cette manière, les francophones ouvrent la voie à la dissolution de la Communauté française et à la formation d’une fédération belge avec quatre États fédérés : La Flandre, la Wallonie, Bruxelles et l’Ostbelgien germanophone.
La manière dont le concept de quadrilatère gagne du terrain est également démontré par le « fédéralisme fort et simplifié » que le think-tank wallon l’Institut Jules Destrée a proposé lundi dernier, après plus d’un an de réflexion. L’Institut supprimerait la Communauté française, établirait les pouvoirs de la fédération dans la Constitution et attribuerait tous les autres pouvoirs aux États fédéraux de Flandre, de Wallonie, de Bruxelles et d’Ostbelgien. Le Sénat va être remanié, la Chambre sera réduite à 100 membres (53 pour la Flandre, 32 pour la Wallonie, 12 pour Bruxelles et 3 pour l’Ostbelgien). Et la Flandre doit choisir une autre capitale que Bruxelles [ndlr : c’est donc loin d’être joué côté flamand qui n’est pas prête à renoncer à la Communauté flamande incluant Bruxelles].
Au sud de la frontière linguistique, la récréation de la réforme du septième État est bel et bien terminée.
Source : revue Doorbraak et L’Echo