Les Musées royaux des Beaux-Arts : du surréalisme au nihilisme

Les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique sont confrontés à un manque de personnel effrayant. Cette carence empêche le bon fonctionnement de cette prestigieuse institution. C’est ainsi que le Musée royal d’Art ancien sera fermé pendant six mois (!) afin de permettre la réouverture du Musée Fin de Siècle, l’enfant chéri du conservateur Michel Draguet. Les deux ailes du MRBAB (c’est son nom en abrégé) seront ouvertes en alternance, chacune pendant six mois…

Adieu donc pour 150  jours les Memling, les Bosch, la deuxième plus grande collection au monde de Bruegel l’Ancien, les Rubens, les Van Dyck et autres génies de notre peinture.
Dans quel pays dit civilisé pourrait-on supporter une telle infamie !
A Londres, à Amsterdam, à Paris, à Lille et même à Lens, pour n’évoquer que des lieux muséaux proches, l’heure est à l’ouverture, à l’énergie et à l’inventivité muséales.

On se souviendra ici de l’exposition consacrée au Tournaisien Rogier Van der Weyden (Rogier de la Pasture) qui tourna au fiasco pour cause d’infiltrations d’eau par les toits du musée. Conséquence actuelle : les musées dignes de ce nom et les collectionneurs privés ne veulent plus prêter une œuvre précieuse et fragile au MRBAB. Exit les expositions classiques d’envergure internationale.

Dans le cas  présent, c’est le manque de personnel qui est en cause : une fois de plus, l’État belge, dominé par la Flandre, laisse tomber les dernières institutions fédérales.
Pour  mémoire, le Musée de l’Armée se trouvait dans le collimateur des nationalistes flamands puisqu’il était question, il n’y a pas si longtemps, de régionaliser ce dernier. (source)
En bien mauvais « état », c’est le cas de le dire.

Source : VRT NWS

Article dans L’Avenir

Illustration : Antoine Van Dyck – Portrait de Sofonisba Anguissola (coll. National Trust)