Di Rupo, le PS et les prébendes

Le quotidien bruxellois Le Soir propose un dossier consacré aux douze tabous en Belgique francophone.
Le premier concerne la mainmise totale du PS sur les rouages wallons.
Lors des dernières élections régionales (2009), 32,77% des Wallons ont jugé utile pour leur bien-être et leur avenir à court terme de voter PS. Il n’est pas certain que tous cautionnent le fait qu’au sein de l’administration wallonne, le PS compte 35 hauts fonctionnaires sur 65, soit 53,85%, pas loin du double du résultat électoral du PS. « En pondérant sur la fonction (ndlr : c’est-à-dire le pouvoir réel qu’elle représente), on atteint 62,21%. »
Au sein de la Communauté française, inconstitutionnellement rebaptisée Fédération Wallonie-Bruxelles, 33 hauts fonctionnaires sur 48 sont étiquetés socialistes. Le taux PS se monte dès lors à 70,32%. Autant dire que dans cette administration, il n’est guère conseillé d’afficher une couleur politique non homologuée ou tout simplement d’émettre une autre opinion que celle du PS.
Pour l’analyse, laissons la parole à Michel Legrand, président du Gerfa, organisation syndicale non féodée :
Le PS n’est pas le seul responsable de ce système… (question du Soir)
– Mais c’est lui qui en a défini les règles et a dès lors forcé les autres à s’asseoir à la table des négociations. En cas de refus, le PS ne joue pas (sic) et, comme il est le parti dominant, le système est bloqué. Tant qu’il n’y aura pas de révolution jusqu’au sein du PS, le système continuera. Certains socialistes en sont conscients. […] Et il ne faut pas confondre cela avec l’idéologie et le mouvement socialiste. On parle ici d’un appareil de pouvoir qui colonise le système au détriment de l’idéologie. Le cadenassage, lui, prend toujours deux aspects : l’occupation du pouvoir et le clientélisme.

Le R.W.F. signale que les médias sont également verrouillés : Le Soir, à qui nous proposons comme treizième tabou le rattachement à la France, La Libre, devenue très proche du PS, ainsi que la RTBF, financée par nous, et dans une moindre mesure RTL, financé par des capitaux privés. Rappelons que leurs dirigeants respectifs, Jean-Pol Philippot et Philippe Delusinne, sont des amis personnels d’Elio Di Rupo. Ce qui n’empêche pas Philippot de pérorer sur l’indépendance des médias, d’Arlon à Ostende avec son bâton de pélerin.
A côté du Premier ministre belge, Nicolas Sarkozy fait figure d’enfant de chœur.
La conclusion de Michel Legrand :
Il faut un « Bib Bang ». […] Il faut aussi réformer les statuts et imposer aux ministres wallons de travailler avec leur administration. Car il ne sert à rien de réformer l’administration si c’est pour continuer à travailler avec les cabinets. Ils créent une voie parallèle qui ralentit le système. »
La conclusion du R.W.F. : la presse et les médias flamands sont nettement moins dépendants du politique.
Quant au Big Bang souhaité par Michel Legrand, pour nous, c’est l’intégration à la France qui fera table rase de ce système à tendance monopolistique du PS de M. Di Rupo.
Une France où le débat d’idées est manifeste et foisonnant, comme le démontre une fois de plus la campagne présidentielle.

Source : Le Soir et les douze « tabous »