L'Eglise catholique flamande : pas de prêtre étranger - 4 mai 2010

On connaissait la connivence entre certains prêtres et les milices flamingantes dans les communes de la périphérie et ailleurs en Flandre : pas de messe en français sur le sol sacré de la patrie, tel est le mot d'ordre !

L'évêque de Bruges en personne, Roger Vangheluwe, avant d'être rattrappé par de sordides affaires, avait déjà attiré l'attention sur sa personne en se prononçant sur l'apport de prêtres étrangers à un moment où la crise des vocations se fait sentir.

Ainsi, il s'était déclaré hostile à l'afflux de curés polonais, mais encore plus à ceux d'origine africaine. Ces prêtres étrangers, selon lui, n'apportaient aucune plus-value (tiens, tiens, on a déjà entendu ce son de cloche quelque part...)

Il s'imaginait déjà, avec horreur, des célébrations sur le modèle africain, dans le style Gospel : "Nos messes se font dans l'esprit de notre propre culture et dans notre langue. On ne peut pas commencer à chanter et à danser dans une église de Flandre occidentale comme on le fait en Afrique".

Il se demandait également si ces prêtres africains étaient guidés par l'apostolat ou par l'unique perspective de conditions de vie meilleures : par le profitariat en quelque sorte...

Ces propos, à caractère exclusif, sont d'autant plus étonnants quand on sait que Mgr Léonard, qui n'est pourtant pas un modèle d'ouverture dans d'autres domaines, n'est absolument pas hostile à cet apport extérieur.

C'était sans tenir compte de l'attitude déloyale de son porte-parole, Hans Geybels, qui, malgré le changement de titulaire à l'Archevêché de Malines-Bruxelles, a continué à parler au nom du Brugeois Gottfried Danneels : la différence de culture entre les Polonais, les Africains, etc. serait trop grande par rapport aux valeurs défendues par les Flamands.

En Belgique, il y aurait 424 prêtres d'origine étrangère sur un total de 2.936.
Ils officient presque tous à Bruxelles et en Wallonie (chiffres du Ministère de la Justice, 2008).

En Flandre, il n'y en a quasi pas.

Comme quoi, le fossé, entre le nord et le sud, parcourt toutes les couches de la société belge...

Source : bimestriel L... n° 63 - mai-juin 2010