Marcel Sel : témoignage d'un Belge qui n’y croit plus - 25 février 2010

De TV Belgiek à Votez pour moi, ce Bruxellois jette un regard aussi amusé qu'attristé sur la politique belge. A le lire, on comprend que ce Belge, qui a vécu un temps à Anvers, ne croit plus en l’éternité du pays qui l'a vu grandir.

Voici un extrait d’un entretien au magazine Télépro où il parle de son prochain roman Walen Buiten.

–  « Walen Buiten » n'est résolument pas optimiste...

Il n'y a pas moyen. Un divorce à l'amiable parait difficile lorsqu'en vivant ensemble, les parties ne s'entendaient déjà pas. L'histoire ne peut pas bien se terminer.
Quand on lie une langue à un pays, ce principe territorial mène aux injustices.

C'est un problème de respect des droits de l'homme et des lois européennes, pas de langue. Avec cette idée de territoire, on n’est pas loin de la race (le sang) liée au sol. Il y a un fond de ça dans le nationalisme flamand, évident au Vlaams Belang, et plus caché ailleurs.

La situation est grave. J'ai voulu éveiller les consciences. L'enjeu, c'est Bruxelles, le moteur du pays. Il y a 68 % de francophones (ndlr : ce chiffre est sous-estimé si l’on tient compte de la langue choisie pour les formalités administratives) à Bruxelles dont 8 % de familles mixtes, et 60.000 francophones aux facilités désormais « tolé­rées » (dixit Yves Leterme) vivent en Flandre.
Avec la loi BHV, ce serait un total d'un million de francophones bruxellois annexés.

Les indépendantistes ont essaimé dans tous les états-majors des partis. La présence massive du Vlaams Belang au parlement flamand a fait le reste. Il y a quinze ans, le Vlaams Blok évoquait la création d'un profond sentiment d'insécurité à Bruxelles obligée alors d'accepter l'argent flamand. C'est ce qui se passe. Par exemple, on pressurise la capitale où sont concentrés les demandeurs d'asile.
La Flandre refuse d'en prendre à son compte. On crée un blocus, un acte de violence sur la ville.

–  Vous donnez aussi plein d'exemples de brimades, d'intimidations et d'éradication du français au nom d'un nettoyage linguistique...

Ce n'est pas neuf, mais côté flamand, l'évolution du regard face au francophone est de plus en plus négative ces trois dernières années.

Il est chômeur de père en fils, peu intelligent, arrogant et il manque de respect.

A paraître : Marcel Sel, Walen buiten, Jourdan, Bruxelles, 2010

Source : Télépro - 25 février 2010


© R.W.F. Dernière mise à jour le jeudi 25 février 2010 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.