Scinder la Belgique ? Oui c’est imaginable. - 11 février 2010

L'entretien complet en ligne sur le site de La Libre

Pour Bernard-Henri Lévy, philosophe et écrivain, nous serons peut-être, demain, des Européens d’origine wallonne et flamande. « Et alors ? »

Pensez-vous que l’évolution institutionnelle de la Belgique pourrait aboutir à un scénario à la Tchèque, à une dislocation ? Quelles en seraient les conséquences sur l’Europe ?

Oui, bien sûr, c’est imaginable. Regardez l’ex-Yougoslavie. Ce n’est évidemment pas comparable et cela ne prendra jamais cette tournure-là en Belgique. Mais qui, dans les années 80, aurait pu deviner ce qui allait se passer en Bosnie ? Eh bien qu’une communauté nationale se disloque, fût-ce pacifiquement, est tout à fait concevable. Maintenant serait-ce un drame ? Oui, bien sûr. Quand, comme moi, on aime la Belgique, on ne peut pas envisager cette hypothèse de gaieté de cœur. Mais en même temps… Je suis un Européen convaincu. L’horizon dans lequel nous allons tous vivre dorénavant – que nous soyons Belges, Italiens, Français, Espagnols – c’est l’horizon de l’Europe. Et si la Belgique devait se disloquer, si les deux Nations issues de cette dislocation devaient, à partir de leur identité redéfinie, mieux prendre leur place dans l’ensemble européen, pourquoi pas ?

[...]

Aurait-on tort de vouloir maintenir une Belgique unie ?

Non. Mais, si cela ne marchait pas, on aurait tort d’en faire un drame.
Je suis, je vous le répète, un anti-nationaliste convaincu. Les Nations appartiennent au passé. Elles ont entraîné le monde dans trop de désastres sans nom. Donc, oui, oui et oui : le cadre national doit être dépassé. Et si, demain, les Belges francophones se sentaient davantage d’affinités culturelles avec la France qu’avec la Flandre et en tiraient des conséquences institutionnelles, je ne vois pas en quoi ce serait une catastrophe. Les identités collectives, vous savez, c’est comme les identités personnelles : elles sont mouvantes, elles ne sont pas figées. La Belgique, comme d’autres (petits) pays européens, apparaît très vulnérable sur le plan économique en période de crise. De grandes multinationales (General Motors, ArcelorMitall, AB Inbev…) y font la pluie et le beau temps.

Note du R.W.F. : Bernard-Henri Lévy évoque à un moment donné deux nations : la flamande et la wallonne.
Nous avons déjà démontré que la Wallonie ne constitue et ne constituera jamais une nation au sens politique du terme.
Bien pire, un Etat wallon indépendant aggraverait les vices du régime des partis et du copinage qui prévalent actuellement dans notre région.
Ne parlons même pas des aspects économiques et financiers...

Seule une Wallonie devenue française pourrait voir changer radicalement et positivement son mode de gestion dont les lacunes et les dérives sont criantes.


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