Tintin ne parlait pas le flamand ! - 11 août 2009

L’Eglise catholique de Flandre publie chaque semaine sa revue d’information paroissiale intitulée Kerk & Leven.
Dans son édition du 22 juillet 2009 figure l'article Tintin ne parlait pas le flamand signé par Erik De Smet, membre de la secte intégriste de l'Opus Dei.

Il reproche aux colons belges du Congo de ne pas avoir imposer le flamand.

Selon lui, si les Congolais avaient été flamandisés, le flamand serait aujourd’hui une langue internationale. Et le catholique flamand de préconiser pour le Congo le passage d’une structure étatique unitaire à un modèle fédéral, en suivant l’exemple belge :

Pourquoi ne nous ont-ils jamais appris à parler le néerlandais au Congo ? On ne se retrouverait pas aujourd’hui avec ces tracasseries d’inburgering (ndlr : des cours d'intégration forcée en Flandre) sur les bras, ainsi soupire une immigrée congolaise…

Et en effet, commente De Smet, je me suis déjà aussi posé la question alors que je trempais mes lèvres dans une Primus sous le soleil congolais :
Pourquoi ne parlent-ils pas le néerlandais ici ? Si les colons flamands avaient importé leur langue, alors le néerlandais serait aujourd’hui une langue mondiale …"

L’historien Evert Kets (ndlr : journaliste à TV Brussel et mandataire CD&V à Leuven) s’est intéressé à la façon dont la lutte linguistique belge s’est aussi déroulée du côté de l’équateur :

Bien que le Congo belge soit depuis 1908 sur le papier une colonie belge bilingue, ce bilinguisme est resté sur le terrain lettre morte … Ce n’est que dans les années 1950 que le néerlandais a gagné du terrain dans l’Afrique belge, mais cette évolution a été cassée par la soudaine décolonisation entre 1960 et 1962 ... L’opposition Flamands-Francophones a laissé des traces dans l’histoire coloniale.

Aujourd’hui encore ces oppositions jouent un grand rôle dans la politique belge du Congo.

C’est du moins la constatation de Kets dans son livre Kuifje & Tintin kibbelen in Afrika (ndlr : Kuifje - la traduction de Tintin en flamand - & Tintin se chamaillent en Afrique).
La Flandre voudrait bien une bonne gestion et une nouvelle réforme de l’Etat congolais... Mais les Francophones attachent plus d’intérêt à leurs liens culturels avec leur ancienne colonie. Kinshasa, bien qu’elle soit une métropole multilingue, n’est-elle pas la plus grande ville francophone dans le monde ?

L'Eglise catholique flamande ne cache donc pas son amertume de constater que le Congo est devenu un des plus grands Etats francophones au monde. Mais elle estime que les Congolais soutiennent ... la politique flamande :

Ce qui est fou, c'est que les exilés congolais en Belgique commencent à exprimer leur soutien pour la politique flamande (en Afrique). Selon Kets la nouvelle Belgique peut être un exemple pour la pauvre et maltraitée Afrique centrale.

La décentralisation (et peut-être un modèle d'Etat fédéral) ferait de la région une place de marché plutôt qu'un champ de bataille.

Notre conclusion : pour la Flandre impérialiste, tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes !

1. Délire à la flamande sur une idée "originale" d'Evert Kets

Kets explique comment et pourquoi la Belgique doit flamandiser le Congo. Interview surréaliste en néerlandais à ne manquer ! On y apprend, entre autres, que le bilinguisme franco-flamand des Africains résoudrait le chômage et la pauvreté.

2. Le Standaard en route vers le Congo

Pourquoi n'ouvrons-nous pas de maisons du néerlandais à Kinshasa?

Les maisons du néerlandais sont financées par la Communauté flamande de Belgique. Pourquoi pas à Kinshasa ? Tel est le résumé de cet article.


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