Beaucoup trop d’indécis : rien n’est joué - 11 mai 2009

Les Instituts de sondage, dont la neutralité politique est plus que douteuse en Belgique francophone, tant ce petit monde se connaît et se tutoie dans tous les milieux, sont complètement dépassés. Ils n’ont pas compris que l’électorat, c’est-à-dire les personnes qu’ils sondent, sont plus volatiles ou indécises que jamais auparavant.

Ainsi le grand journal populaire flamand a-t-il sondé, via la société Field Research, 2.000 Flamands ce week-end. Ceux-ci ont été questionnés par téléphone : ils étaient censés représenter les différentes catégories d’âge et de niveau d’instruction de la population, conformément aux données de l’Institut National des Statistiques, plutôt en rade ces dernières années.

Il a fallu 8.700 appels (vous avez bien lu) pour obtenir 2.000 réponses !

Les refus de participer au sondage s’élèvent à 40% de plus qu’en juin 2007, ce qui en dit long sur le désintérêt des Flamands à l’égard du gouvernement du pays et de l’avenir de celui-ci.

Malgré ces chiffres impressionnants, le journal nous annonce sans rire une marge d’erreur de 0,87% !

Aujourd’hui, la DH (Dernière Heure) s’est livré au même exercice. Et elle arrive à un constat identique : les électeurs sont très déboussolés à un mois du scrutin.

« Cinq questions ont été posées aux citoyens, mais l’une d’elle a clairement posé problème et a dû être écartée, pour ne pas fausser la vérité (sic) : celle concernant les intentions de vote.
Le taux de non-réponse à cette question oscillait entre 21 et 25% ».

Selon le quotidien populaire francophone, « la campagne qui peine à exister, s’annonce comme celle où bien des choses peuvent encore se jouer, et inverser ou amplifier des tendances. »

Mais il y a également des questions où le taux de réponse est très élevé : « Avez-vous envie d’aller voter le 7 juin ? »
36% des Wallons répondent par la négative. A se demander s’ils ne sont pas favorables au vote non obligatoire, comme c’est le cas en France !

Commentaire de Jacques Jossart, analyste chez Tell me more (on espère qu’ils ne s’occupent pas de la campagne électorale de partis ou de candidats, comme l’ineffable Dedicated Research du Soir et de la Rtbf) : « cela dépasse tout ce que nous avons jamais rencontré. C’est une attitude nouvelle, qui concerne celle que nous avons déjà constatée récemment dans le cadre d’autres études : les gens sont perdus. Sans doute, la persistance des affaires mais aussi, bien entendu, la crise économique en sont-elles les deux principales explications. »

Mais aussi l’impression de l’électeur de n’avoir le choix qu’entre les quatre partis statufiés par la RTBF : PS, ECOLO, MR, CDH. Et que, dès lors, rien ne changera.

Mais il y a encore tous ces candidats qui se présentent à tel ou tel scrutin et qui avouent, sans honte, qu'ils n'ont nullement l'intention de siéger s'ils sont élus !

On n'attrappe pas des mouches avec du vinaigre, comme l'affirme le dicton.


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