La Flandre des scandales : l’emprunt de Verhofstadt - 13 mai 2009

Le jeune Verhofstadt, présenté aujourd’hui comme le Monsieur Propre de la Flandre et même du Royaume, a-t-il proposé à Leo Goovaerts une place de sénateur contre un prêt de 50.000 euros ou promis un poste de commissaire royal (à la vie privée ou à l'arriéré judiciaire, ou un de ces machins) à celui-ci pour mettre fin au conflit d'ordre financier qui les opposait ?

L’ancien Trésorier du VLD, Leo Goovaerts, vient de publier un livre écrit au vitriol et intitulé Wat ik zag was ontnuchterend (« Ce que j’ai vu était dégrisant »). Cela pourrait ressembler à un énième coup bas de campagne électorale, dont nos mandataires sont si friands - il est vrai qu’il y a parfois matière -, mais le très sérieux Knack y consacre quatre pages dans le numéro qui paraît aujourd’hui sous le titre on ne peut plus clair : « Le prêt qui devait être un don » ("gift" peut se traduire par "don" ou "poison").

En résumé, Leo Goovaerts aurait sauvé en 1988 le jeune Verhofstadt, surnommé à l’époque Baby Tatcher tant ses positions étaient ultralibérales, d’une faillite personnelle et d’un effacement de la scène politique. La raison ? Le Premier ministre catholique flamand Wilfried Martens avait promis à Guy Verhofstadt une coalition avec les libéraux à l’issue des élections fédérales. Assez naïvement, Verhofstadt s’était donc lancé en 1987 dans une coûteuse campagne. Pour en sortir complètement ruiné ! Il n’avait d’ailleurs pas hésité à emprunter au VLD (PVV à l’époque), mais la Présidente, Annemie Neyts, avait exigé le remboursement immédiat, compte tenu de la situation financière déplorable de son parti. Ce qui prit de court Verhofstadt. Ce dernier se serait alors tourné vers le Trésorier des libéraux flamands, Leo Goovaerts, pour lui demander un prêt personnel de 50.000 euros.

Les années passent et Goovaerts ne reçoit aucune réponse concrète à ses demandes de remboursement. Jusqu’au 13 juillet 1998, où Verhofstadt lui promet la troisième place (éligible) sur la liste VLD du Sénat aux élections fédérales de 1999 en échange de la suppression de l'ardoise. Inutile de dire que cette promesse ne sera jamais tenue. Sous un prétexte futile, une interview accordée à un journaliste qui, quelques jours plus tard, allait passer au Vlaams Belang, Goovaerts comprit que ses chances de devenir sénateur étaient réduites à néant.

Goovaerts explique que, par après, un poste de Commissaire royal lui est proposé en échange de l’arrêt des poursuites judiciaires contre celui qui est le Premier ministre belge « flamboyant » de l’époque (2001). Sans trop réffléchir, l’ancien Trésorier couche sur papier cette perspective « d’arrangement à l’amiable ». Et Verhofstadt d’utiliser ce document pour faire clôturer l’affaire judiciaire tout en jurant ses grands dieux qu’il n’a rien promis du tout !

Un dossier qui ressemble comme deux gouttes d’eau à celui de Vijnck, qui s’est vu promettre par Bart Somers, Président du VLD, un salaire de parlementaire pour prix de son départ de la Lijst Dedecker !

Le livre contient d’autres détails qui nous font entrer dans le monde impitoyable du VLD.

La fin de la Belgique sera marquée par une succession "d'affaires" plus loufoques les unes que les autres. Qu'on se le dise !

Wat ik zag was ontnuchterend. Passage van een penninmeester bij de VLD.
Ed. Van Halewijck, 17,5 euro.

L'affaire Vijnck du VLD de Bart Somers


© R.W.F. Dernière mise à jour le jeudi 14 mai 2009 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.