Le Journal du Mardi et les petits partis - 9 mai 2009

Le magazine politique Le Journal du Mardi consacre tout un dossier au parcours du combattant que doivent effectuer les « petits partis » pour avoir le simple droit de participer aux élections belges.

Nous n’y avions pas pensé, mais outre les 5.000 signatures à faire authentifier dans les administrations communales, la difficulté d’accès aux médias officiels, l’absence de dotation politique, etc., les auteurs pointent une entrave particulièrement insidieuse : le discrédit et la folklorisation.

Citation :

« En Belgique, on semble ne pas aimer ce qui n'est pas conforme aux habitudes. La vie est si simple lorsque les conflits sont manichéens. Un monde politique réduit à quelques acteurs est plus aisé à comprendre que s'il se compose d'une multitude d'intervenants. Parfois, par paresse, par manque d'intelligence (sic) ou par réflexe pavlovien, lorsque des forces politiques différentes apparaissent, on les dénigre, les isole, les occulte, les discrédite et les folklorise.

Ensuite, Claude Demelenne, auteur d’un remarquable Pour ou contre la Belgique française résume la position du R.W.F. sur l’échiquier politique francophone assoupi.

L’article s’intitule Plus populaires que leur liste ?

« Selon un sondage réalisé en juillet 2008 par l'Ifop (note : bien plus sérieux que celui du Cevipol du socialiste Pascal Delwit) pour Le Soir et La voix du Nord, dans l'hypothèse d'un effacement de la Belgique, près d'un Wallon sur deux (49%) est favorable à un rattachement de la Wallonie à la France (60% des Français y seraient favorables).

Les termes « en cas d'effacement ou d'implosion » sont importants : cela ne veut pas dire que 49% des Wallons sont rattachistes, auquel cas le Rassemblement Wallonie-France (RWF) ferait bien plus qu'un petit pourcent aux élections. Mais, les résultats du sondage montrent que les thèses du RWF ont potentiellement un réel écho dans l'opinion publique wallonne.

Le RWF est le principal des petits partis. Le seul qui présente des figures connues, ex-parlementaires notamment (Paul-Henry Gendebien, Ernest Glinne, Lise Thiry...). Il est largement ignoré (boycotté ?) par les grands médias, alors que LiDe (le parti Libéral démocrate fondé par Rudy Aernoudt) qui ne représentait qu'une coquille vide a été surmédiatisé... avant de s'autodétruire.

Le parti réunioniste (il se présente comme tel, et non pas « ratta­chiste ») RWF - et son aile bruxelloise, le Rassemblement Bruxelles-France - ne fera sans doute pas de percée électorale spectaculaire. Ce n'est d'ailleurs pas son but, puisqu'il se définit, selon son président, Paul-Henry Gendebien, comme « un parti-mouvement, un groupe de pression et de formation de l'opinion publique, qui autorise la double appartenance ».

Il est donc possible d'être à la fois membre du RWF et, par exemple, du PS ou du MR.

Le RWF est ainsi davantage un lobby qu'un parti politique. Mais ses idées se propagent dans l'opinion. Une opinion qui continue, très largement, à voter en faveur des partis traditionnels. Tout en ne négligeant plus des thèses, notamment réunionistes, jadis considérées comme farfelues et portées par des petites listes. »

Le dossier complet est à découvrir dans le numéro du 5 mai au 9 juin du Journal du Mardi.

Relevons, par la même occasion, un article pertinent, comme toujours,  de Bernard Hennebert sur les dérives commerciales de la chaîne publique RTBF.

Cette dernière est par ailleurs l'auteure d'un dispositif électoral kafkaïen favorable aux quatre partis habituels (PS, MR, ECOLO, CDH), un texte alambiqué qu'il convient de lire avant d'éteindre la lampe de chevet ...

Portrait d'Ernest Glinne par Francis Vandewoestyne dans La Libre


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