La Flandre des scandales : shopping politique - 6 mai 2009

Un contrat passé entre le député en partance LDD (Lijst Dedecker) Dirk Vijnck, Bart Somers et Kris Luyckx, respectivement Président et Secrétaire politique du VLD (parti libéral flamand de l’ancien Premier ministre Guy Verhofstadt), a suscité une profonde réprobation chez les éditorialistes flamands.

Dans cette lettre, datée du 20 avril, il est écrit que M. Vijnck se voit assuré d’une place sur la liste du VLD qui lui permettra d’être élu au scrutin fédéral de 2011.

Si les circonstances, entendez les résultats des élections, ne le permettent pas, il pourra compter sur une « reconversion » dans un Cabinet ou tout autre endroit qui lui garantira l’équivalent d’un salaire de parlementaire.

La direction du VLD s’engage également à « recaser » Vijnck dans une structure locale ou régionale de son arrondissement électoral.

Ainsi donc, certains hommes politiques flamands font du « shopping » électoral en proposant leurs « services » au plus offrant.

Nul ne sait ce que Jean-Marie Dedecker a proposé comme surenchère, mais le Vijnck est entre-temps revenu à la LDD. Ce parti récupère ainsi sa dotation parlementaire.

Le yoyo Vijnck de la LDD

Interviewé sur le sujet à l’émission Canvas (VRT) du 5 mai, le rédacteur en chef du Knack, Rik Van Cauwelaert, se disait peu surpris de ce genre de comportement amoral.

En effet, chaque année, les partis politiques reçoivent 53 millions d’euros du Trésor public.
Ces dotations leur ont été accordées suite à l’affaire Agusta qui avait impliqué les socialistes dans une gigantesque affaire de corruption. Aujourd’hui, selon Van Cauwelaert, c’est le règne du self-service, sans aucun contrôle extérieur au Parlement. Alors que, selon toute logique, il incombe à la Cour des Comptes d’effectuer ce type de mission. Parallèlement, les versements « occultes » continueraient à alimenter certaines caisses de partis politiques. Toujours selon son analyse, la Belgique est revenue au système censitaire des années 1830, où quelques milliers de nobles et de grands bourgeois avaient le droit de vote, à une sorte d’oligarchie où quelques-uns se partagent une manne céleste, dont sont exclus les nouveaux arrivants.

Chez nos voisins, la situation est très différente en matière de dotation des partis politiques : en Allemagne et aux Pays-Bas, l’aide que l’Etat apporte aux partis ne représente que 30% de leurs revenus. Chez nous, elle s’élève à 59% en ce qui concerne les revenus annuels d’Ecolo, 67% en ce qui concerne le PS, 78% pour le MR et 86% pour le CDH.
Plus surprenant encore, pour financer une campagne électorale, qui n'a pas lieu tous les ans, les partis « dotés » ne mangent qu’un tiers de cette galette parlementaire. Le calcul est vite fait : les partis sont occupés à se constituer un plantureux trésor de guerre.

Les riches toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres : la dotation de nos partis politiques constitue un beau microcosme du paradis des rentiers et de l’enfer fiscal des travailleurs qu’est la Belgique.

Rappelons que le R.W.F. ne mène campagne qu’avec l’argent issu des cotisations et des dons de ses militant(e)s. Dans le même esprit, il n’a pas de mandat juteux à offrir à ses candidats.

Il ne compte que sur l'enthousiasme et l'idéal de ses militants et sympathisants, tous bénévoles.

Le système politique belge

Il paraît que les Belges n'ont plus confiance en leurs politiciens...


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