La loi de financement aura raison de la Belgique - 4 mai 2009

La VRT vient de diffuser ce dimanche la première émission d’une série intitulée Un pays inachevé. Il ’agit d’un documentaire coproduit avec la RTBF sur l'histoire du fédéralisme belge. Il fait l’objet d’une publication que Rik Van Cauwelaert évoque dans son éditorial du magazine flamand Knack.

Celui-ci s’étonne que les auteurs s’appuient sur un sondage réalisé en 2007 par le professeur Luc Huyse indiquant que seulement 5% des Flamands considèrent la problématique communautaire comme la motivation principale de leur vote.

Mais selon Van Cauwelaert, la Flandre ne se mobiliserait pas autour de ce sujet pour la bonne raison qu’elle a déjà conquis son émancipation culturelle et socio-économique et que la classe politique ne fait que prendre le train en marche. Ajoutons que lorsque nos voisins du nord disent que l’emploi, les soins de santé, la sécurité tout court, forment leurs priorités, ils reprennent des matières communautaires qui se trouvent directement concernées par la Réforme de l’Etat tant espérée par la Flandre.

Dans leurs conclusions, les auteurs citent la phrase célèbre de l’ancien Premier ministre Wilfried Martens : «  Jean-Luc Dehaene prétendait toujours que certains problèmes ne pouvaient être résolus qu’avec des textes compliqués que quelques personnes seulement étaient à même de comprendre. Un dossier aussi intimement dangereux que le financement des régions bénéficie depuis longtemps déjà d’une merveilleuse quiétude. C’est dû au fait que pratiquement personne n’en connaît les mécanismes sous-jacents. »

Cette loi de financement des régions, qui assèche progressivement le gouvernement fédéral, structure faîtière du système social, retient à peine l’attention des auteurs du livre Un pays inachevé. Pourtant, Van Cauwelaert soutient que le leader de la Volksunie de l’époque, Hugo Schiltz, était persuadé que cette loi de financement signifiait à terme la fin de la Belgique.

A supposer que telle fut l’intention d’un Jean-Luc Dehaene, le concepteur de la première loi de financement, ou d’un Guy Verhofstadt, qui la transforma en une puissante bombe budgétaire et constitutionnelle, les deux larrons auraient bien réussi leur coup.

L’immobilisme actuel du gouvernement fédéral constitue une conséquence directe de la loi de financement qui, en l’absence d’une réforme de l’Etat, provoquera non seulement l’implosion de la Belgique, mais aussi celle de la sécurité sociale devenue impayable. En effet, la Flandre ne renflouera pas les caisses vides de l’Etat fédéral et, si elle y consent, cela s'accompagnera de nouvelles compétences. Ce qui videra encore un peu plus la Belgique de sa substance politique et de ses rentrées financières. La quadrature du cercle, en quelque sorte.

La Flandre ne renflouera pas la Belgique sans nouvelles compétences


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