L’honneur perdu d’Olivier Maingain - 21 février 2009

Le FDF est occupé à boire le calice jusqu’à la lie.
Après la désignation du monarchiste belgicain Armand De Decker comme tête de liste à la Région de Bruxelles-Capitale en lieu et place du FDF Didier Gosuin, voici que le MR offre la troisième place à l’Europe au sous-marin flamingant de Jean-Marie Dedecker, Rudy Aernoudt. Dans l’espoir, non avoué, de grapiller des voix à l’extrême droite. On se croirait revenu au temps de Roger Nols sur les listes du PRL !

Dans son dernier périodique, Pespectives francophones (février 2009), Olivier Maingain a dit pourtant tout le mal qu’il fallait penser du gourou venu des Flandres.

On ne voit pas très bien comment le FDF pourra sauver son honneur, bafoué tant de fois ces derniers temps, en restant dans une Fédération MR acoquinée à un monsieur qui a rédigé une grande partie du programme de Jean-Marie Dedecker et qui demeure intransigeant sur BHV et l'extension de Bruxelles...

Le R.W.F.-R-B.F. est plus que jamais la dernière force de résistance dans cet océan de complaisances et de compromissions qu’est devenu le petit monde politique francophone.

Note : la collaboration du MR avec Aernoudt enlèvera à ce dernier la lourde tâche de récolter 5.000 signatures pour pouvoir se présenter au scrutin européen...

Voici in extenso le dernier texte officiel du FDF au sujet de Rudy Aernoudt.
C'était avant la décision scandaleuse du MR...

Depuis quelques semaines, Rudy Aernoudt, longtemps le complice de Jean-Marie Dedecker, occupe le devant de la scène politique wallonne.

Invoquant le « bon sens » à tout propos, laissant entendre que les remèdes à la crise socio-économique sont à portée de main pour qui en aurait la volonté, il joue, avec des airs de faux ingénu, le sentencieux et le prédicateur de bonnes nouvelles pour la Wallonie et les Francophones.

Ah que la classe politique wallonne est bien pauvre pour ne pas connaître dans ses rangs l’équivalent d’un Rudy Aernoudt dont les idées sont à ce point évidentes qu’on ne peut comprendre qu’aucun dirigeant wallon ne les avait déjà mises en avant….

Un gourou est né et, comme tous les mystificateurs, avant même de compter ses adeptes, il a merveilleusement instrumentalisé les médias qui avaient cru reconnaître en lui un intellectuel flamand désireux de faire la leçon à la classe politique flamande. Mais le gourou se garde bien d’aller porter sa bonne parole au nord du pays soit qu’il sache qu’il n’y trouvera pas d’écho, soit qu’il ne veuille pas mettre en difficulté ses comparses de la liste Dedecker. Et voilà l’homme parcourant la Wallonie de long en large pour annoncer que grâce à lui la Wallonie a enfin un avenir dégagé de toutes les turpitudes du passé. Son programme est squelettique mais son leitmotiv est obsessionnel : la Wallonie souffre de tous les maux de la particratie, singulièrement du socialisme le plus attardé.

Ce que M. Aernoudt oublie, c’est que la Wallonie ne se résume pas au parti socialiste et à ses dérives. Le parti socialiste y représente moins de 30 % des électeurs et, malgré le soutien inconditionnel du CDH de Mme Milquet, il ne peut plus prétendre à être dominant au sud du pays.

Par ses attaques maladroites et sommaires, stigmatisant sans distinction les chômeurs wallons et tous ceux qui souffrent de la crise économique et financière, Rudy Aernoudt n’est en définitive que le meilleur allié objectif du PS. Il est le parfait punching ball dont le PS avait besoin pour se redonner vigueur. Alors qu’il n’entraîne à sa suite que quelques égarés de la droite extrême, pour ne pas dire de l’extrême droite, Rudy Aernoudt va devenir le challenger, dans la catégorie poids plume, d’un PS qui n’en demandait pas plus pour retrouver ses réflexes de fier-à-bras.

A l’approche des élections régionales, le débat politique sombrera dans la caricature et les vrais enjeux qui attendent la Wallonie seront occultés par un face à face médiocre qui opposera Rudy Aernoudt au PS. Les Wallons n’y gagneront rien.

Le MR est devenu un grand parti populaire parce qu’il a un programme crédible, argumenté et éloigné des simplismes de la vision duale de la société. En somme, Rudy Aernoudt s’invente une lutte des classes inversée : les entrepreneurs contre les chômeurs. Elle n’est pas plus crédible que celle qui a conduit pendant longtemps le parti socialiste à refuser l’émergence d’une classe moyenne bien indispensable à l’harmonie de la société.

De surcroît, Rudy Aernoudt véhicule, sur le plan institutionnel, des thèses bien éloignées de celles du MR qui prône l’unité des Francophones, à travers une solidarité renforcée de la Wallonie et de Bruxelles, pour faire contrepoids à l’influence de la Flandre dans l’Etat belge. Avec les accents d’un Vanden Boeynants, il feint de croire que les problèmes institutionnels sont des faux problèmes alors que ses amis au nord du pays sont les premiers à attiser le feu communautaire. Qui peut nier que la Flandre a une telle exigence de son autonomie que l’existence même de la Belgique est menacée ?

Mais M. Aernoudt a la baguette magique de la bonne entente puisque lui-même aura peut-être l’avantage de trouver l’asile politique en Wallonie, preuve s’il en est que la tolérance est mère de toutes les générosités…

Jean Gol a voulu, avec Antoinette Spaak et Georges Clerfayt, donner de l’ambition aux Wallons et aux Bruxellois. Il avait le sens de l’histoire et savait que la Belgique d’autrefois ne viendrait pas sauver la Wallonie et Bruxelles. En fondant la Fédération PRL-FDF, il cherchait à fortifier cette unité des Francophones sans laquelle il n’y aurait pas de redéploiement économique et social de ses deux régions. Cette dynamique a permis au MR de devenir la première force politique à Bruxelles, en Wallonie et en Communauté française.

Le MR laissera-t-il Rudy Aernoudt venir jeter le trouble dans les esprits en lui permettant de contredire et de ternir ce qui a fait ses succès électoraux ?

Le Président du FDF, Olivier Maingain, a demandé au MR de lever toute ambiguïté. Il est temps car les Wallons et les Bruxellois sont en attente d’un projet ayant une autre envergure que les raccourcis proposés par Rudy Aernoudt.

Le F.D.F : concessions à perpétuité


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