Fronde contre l’archidiocèse de Bruxelles-Malines - 13 février 2009

Billet d’Olivier

En guise d’introduction à cet article, nous nous contenterons de signaler que Désiré-Joseph Mercier (1851-1926) fut le dernier Wallon à occuper la fonction de primat de Belgique (photo).
Il y a… 83 ans.
Bien sûr, l’Eglise catholique est universelle, selon l’étymologie du mot « catholique », mais un peu moins en Belgique que partout ailleurs.

La fédération des prêtres du Brabant flamand, la députation permanente du Brabant flamand, l’Open VLD ("Vlaamse Liberalen en Democraten", libéraux flamands), la N-VA ("Nieuw-Vlaamse Alliantie", droite séparatiste), le VB ("Vlaams Belang", extrême-droite), et des organisations flamingantes (TAK, VVB, etc.) protestent contre le fait que les bannières et cartes de prières des festivités organisées à l’occasion du 450e anniversaire de l’archidiocèse de Malines-Bruxelles (le 12 mai prochain) sont bilingues. Ils refusent donc d’utiliser le matériel préparé par l’archevêque de Malines-Bruxelles, Godfried cardinal Danneels, considéré comme le "patron" des catholiques de tout le pays.

Le président de l’Open VLD et bourgmestre de Malines, Bart Somers, a envoyé une lettre au cardinal Danneels, dans laquelle il lui fait remarquer que la loi sur l’emploi des langues impose aux cultes reconnus d’utiliser la langue administrative de la région, en l’occurrence le néerlandais. Le bourgmestre de Lennik, Willy De Waele (Open VLD), a également envoyé une lettre au Cardinal Danneels. Il écrit: « Dans nos communes flamandes il n’y a pas de facilités linguistiques ou culturelles pour les étrangers. L’initiative est une gifle pour tous ceux qui s’opposent à la francisation de la région ».

La fronde des prêtes flamands est menée par Jos Verstraeten, ex-curé de Wezembeek (commune de la périphérie bruxelloise à majorité francophone) qui avait été muté à Vossen parce qu’il refusait d’accueillir les chrétiens francophones dans sa paroisse pourtant « à facilités ». Pour celui-ci, les catholiques flamands doivent purement et simplement boycotter les manifestations. Dans une lettre commune adressée à la hiérarchie ecclésiale, l’abbé Jan Lagae de Meise et environs annonce qu’il effacera tous les mots français « afin que l’on ne voit que du texte néerlandais ». Certains curés sont encore plus radicaux: si l’on ne retire pas les textes bilingues, ils ne participeront pas aux festivités et des conseils paroissiaux menacent de démissionner.

Hans Geybels, le porte-parole néerlandophone de Monseigneur Danneels (note : un Brugeois) ne comprend pas cette fronde : « Notre archevêché, n’en déplaise à certains, est historiquement bilingue. Il faut aussi préciser que seul le matériel de promotion a été voulu bilingue pour d’évidentes raisons d’économie (l’archidiocèse de Malines-Bruxelles touche aussi les paroisses du Brabant wallon et bien entendu les paroisses de Bruxelles). Pour le reste, toutes les manifestations qui se dérouleront tant en Brabant flamand qu’à la cathédrale de Malines seront unilingues néerlandaises ».

Il ajoute « Dans une réalité bilingue, on ne sait pas faire plaisir à tout le monde. C'est la célébration des 450 ans d'existence de notre diocèse. Le but n'a jamais été d'en faire une lutte communautaire. »


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