Le gouvernement Van Rompuy : fragile colosse de Rhode - 2 janvier 2009

La Chambre a voté ce vendredi la confiance au nouveau gouvernement, par 88 voix contre 45. Pour la deuxième fois de suite, celui-ci ne possède pas de majorité flamande en son sein.

Le nouveau premier ministre, le Rhodésien Herman Van Rompuy, a l’intention de « durer » jusqu’à la fin de la législature, soit… 2011. Il eût pourtant été logique de régler les problèmes urgents (budget 2009 à réviser, crise financière, accord interprofessionnel…) avant de retourner aux urnes au mois de juin.

Autres remarques :

  • Jamais un pays occidental n’aura autant repoussé l'idée d'élections législatives anticipées après la démission de son gouvernement, l'option de rebattre les cartes en demandant l’avis de sa population, tant la crainte était grande de voir une poussée du nationalisme flamand ;
  • Jamais la fonction de chef de gouvernement d’un pays occidental n’aura suscité un tel désintérêt : Jean-Luc Dehaene, Kris Peeters, Marianne Thyssens ont tous refusé la promotion et Herman Van Rompuy a dû se faire prier par le Palais pour accepter cette fonction de plus en plus périlleuse pour qui désire bâtir une carrière politique.

Enfin, deux épées de Damoclès pendent au-dessus de la tête de M. Van Rompuy :

  • Une Commission d'enquête parlementaire se penchera rapidement sur les transactions relatives au démantèlement du groupe Fortis imaginées par Yves Leterme et Didier Reynders : ce dernier figurant toujours dans l’équipe gouvernementale pourrait être mis en difficulté ;
  • Les enquêtes se multiplient autour de la gestion du Ministère de l’Intérieur par Patrick Dewael, notamment dans le domaine des nominations douteuses à la Police fédérale. Dans l’intervalle, le Ministre, mis sous pression, a été recasé au perchoir du Parlement.
    On n’ose imaginer les conséquences d’une démission d’un des plus hauts représentants du Royaume si les « affaires » devaient le rattraper…

Note : Aux dernières nouvelles, il n'y aurait pas de Commission d'enquête sur la gestion de la crise bancaire. Elle se transformerait en simple "commission spéciale" aux compétences restreintes. La problématique de la séparation des pouvoirs, quant à elle, ferait l'objet d'une "commission d'experts" qui échappera aux questions des parlementaires.
D'autre part, Hans D'Hondt, l'ancien chef de cabinet de Leterme au comportement controversé dans l'Arrêt Fortis, resterait en place aux côtés de Van Rompuy.
Vous avez dit "confiance" ?

Source : Standaard - 3 janvier 2009


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