Belgique : 12 fois plus de cabinettards qu’en France - 3 novembre 2008

C’est l’asbl Itinera qui le souligne dans une étude sur la fonction publique en Belgique.

La taille et l’influence du personnel politique sur l’administration publique varient fortement d’un pays à l’autre. Mais la Belgique détient un record en la matière. Tous les gouvernements belges ont compté entre 400 et 700 personnes dans les cabinets ministériels (approximativement 450 en Flandre ainsi que dans la région de Bruxelles-capitale), ce qui correspond à une moyenne de 50 personnes par ministre.

En France, où l’influence des cabinets est pourtant reconnue, il n’y a que 450 personnes dans les cabinets au niveau national, 300 personnes au niveau régional et moins de 500 personnes au niveau sous-régional, hors municipalités.

Pour tous niveaux de pouvoirs confondus, la France recourt à 1.250 attachés de cabinet et la Belgique 2.500 !

Le calcul est vite fait : à population égale, la Belgique en compte 12 fois plus que la République.
L’enquête pointe également du doigt l’extrême politisation de l’administration belge et le manque flagrant de continuité dans les politiques du long terme à cause de l’alternance politique et de l’extrême mutabilité des ministres à chaque nouveau scrutin (ce que la presse appelle le jeu des chaises musicales : un ministre fédéral est transféré au régional et remplacé, etc.).
On voit ici l’intérêt d’un scrutin majoritaire à deux tours et du quinquennat présidentiel, garants de stabilité et de continuité des grandes missions d'un Etat moderne.

Toujours est-il que cette situation mine la confiance de la population belge dans son administration publique : elle a trop souvent l’impression que les hauts fonctionnaires sont choisis sur la base de critères politiques et non pas de compétences à la fonction exercée.

L’étude propose des solutions détaillées, même si la situation belge nous semble désespérée.
En effet, le Plan Copernic a semé la pagaille dans une administration où les Top Managers sont plus politisés que jamais.
Et, quoi que l'on puisse penser des énarques, la Belgique souffre cruellement de l'absence d'une Haute école de l'administration publique.

L'introduction d'Itineris à son étude et le document en pdf


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