Comment sont traités nos meilleurs écrivains - 27 octobre 2008

Il n’entre pas dans nos habitudes d’appeler à signer une pétition, lesquelles fleurissent aux quatre coins du royaume avec des fortunes diverses.

Mais le cas de l’écrivain Simon Leys, Prix Renaudot 2001 et Prix Guizot 2003, Docteur honoris causa de l’Université catholique de Louvain, est particulièrement inquiétant : l’administration des Affaires étrangères a privé les fils de Simon Leys, Marc et Louis Ryckmans, de leur passeport belge depuis décembre 2006, pour en faire de quasi apatrides, empêchés de rentrer en Belgique.

Suite à cette décision, qui résulterait, selon les promoteurs de la pétition, d’une erreur ou d’un entêtement de quelque fonctionnaire, Simon Leys, l’académicien et sinologue de réputation internationale (il est plus connu en France et dans le monde que chez nous) envisagerait de changer de nationalité.

Il songe même « à démissionner de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, sans la résolution rapide du problème administratif auquel sont confrontés ses enfants » et affiche « son intention de ne plus jamais revenir en Belgique ».

Curieusement, le site officiel de l’Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique n’évoque pas ce dossier controversé qui touche l’un de ses pairs éminents. En réalité, un nombre limité d’académiciens, dont la solidarité ne semble pas être la première vertu, a signé la pétition qui circule.

Laissons le mot de la fin à France Bastia, Présidente de l’Association des Ecrivains belges et Directrice de la Revue générale :

« On reproche à Simon Leys de camper sur ses positions ? Comment l’homme qui, le premier, a osé dire ce qu’il en était du président Mao, ne maintiendrait-il pas sa position face à la situation ubuesque dans laquelle se retrouvent ses enfants ? Peut-être l’Administration attend-elle seulement que Simon Leys devienne un jour prix Nobel ? Voilà qui médiatiserait sur le plan international la plus édifiante des histoires belges ! » (Revue générale, « Ce mois qui court », juin 2008)

En aparté, le Ministre des Affaires étrangères, Karel De Gucht, admet que la situation est absurde mais il ne fait rien pour débloquer la situation !

S’il s’était agi d’un écrivain flamand, gageons que son comportement aurait été tout autre.

Le dossier complet et la pétition

Simon Leys vu par ses pairs


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