La France (et la Wallonie) : un potentiel élevé - 1er août 2008

Jacques Marseille dans la dernière édition de l’hebdomadaire Le Point estime que si les Français se sentent heureux sur le plan individuel, ils dénigrent exagérément leur pays. L’esprit de 1789 ou le côté gaulois, sans doute, que les Wallons partagent avec eux.
Le grand journal britannique, The Economist, vient conforter l’analyse de Jacques Marseille.
Une Wallonie unie à la France aurait une belle carte à jouer dans le développement de l’axe franco-allemand et le renforcement de sa position économique et géostratégique au sein d’une des régions les plus riches du monde : le Benelux (qui devrait changer d’appellation). Extrait de l'article du Point.

• Si la croissance économique de la France apparaît faible depuis le début des années 90, la France reste quand même la sixième puissance économique mondiale (note : 5ème selon d'autres sources) derrière les Etats-Unis, le Japon, la Chine, l'Allemagne et la Grande-Bretagne. Mais, avec seulement 1% de la population mondiale, elle assure 4,7% du PIB mondial, reste le 5^ème exportateur de marchandises, le 2^ème exportateur mondial de produits agroalimentaires, le 4^ème exportateur de services, la 3^ème destination de l'investissement étranger (en moyenne ces dernières années), et la 2^ème terre d'accueil pour les foires, Salons et congrès internationaux.
• Si la France vieillit et voit s'accroître le poids de sa po­pulation dépendante, elle fait figure d'exception heureuse à l'aune d'une démographie européenne où ne se comptent plus les pays totalement sinistrés comme l'Allemagne, l'Es­pagne, l'Italie et les pays de l'ancienne Europe de l'Est, où la chute de la fécondité va entraîner une baisse dramatique de la population. Pour en prendre la mesure, il suffit de savoir que sur 10 nouveaux Européens enregistrés chaque année, plus de 6 sont français! Un atout de premier ordre qui fait écrire à l'Institut d'économie de Cologne que la France de­vrait ravir à l'Allemagne son titre de première économie de la zone euro dès 2035. Selon cet Institut, « l’économie fran­çaise devrait croître deux fois plus vite que l'économie alle­mande entre 2025 et 2035 ».
• Si la France a vu fondre ses emplois dans l'industrie et sa balance commerciale fortement se dégrader, elle est de­venue, dans un secteur aussi traditionnel et «sinistré» que l'industrie textile, le deuxième producteur européen de tex­tiles techniques (maison, transport, santé, soubassement des routes) après l'Allemagne. Avec 200 000 salariés, l'industrie textile française réalise un chiffre d'affaires de 25 milliards d'euros alors que les 2 millions de salariés en Turquie ne réa­lisent que 20 milliards d'euros de chiffre d'affaires. C'est as­sez dire la valeur ajoutée d'une branche qui, en moins de trente ans, a réussi sa reconversion et gagné sa place dans la mondialisation.
• Qui connaît enfin les atouts de la France en logistique, une branche qui représente 8 % du PIB européen ? Véritable façade atlantique du continent européen, carrefour naturel entre l'Europe du Nord (note : dont la Wallonie) et le Bassin méditerranéen, la France occupe une place majeure dans la logistique mondiale. Et, là encore, un récent rapport du cabinet d'audit McKinsey cite la France comme étant le pays d'Europe présentant le meilleur rapport qualité/prix pour s'implanter et y développer des activités commerciales.
• «La France est un pays de contradictions, écrit The Economist. L'économie nationale est peut-être lente mais, en termes de productivité, ses salariés sont les plus performants du monde. Les Français sont connus pour leur réticence à l'égard de la mondialisation et du libéralisme économique, et pourtant les entreprises multinationales françaises figurent parmi les lea­ders mondiaux. L'administration française peut paraître conges­tionnée et la fiscalité trop lourde (note : il faudra dire à nos voisins que nous les dépassons en la matière), et pourtant la qualité de ses fonctionnaires est très largement reconnue. En résumé, la France est un pays dans lequel, pour chaque faiblesse, il est possible de trouver un point fort comparable. »