Karl-Heinz Lambertz, le « beste vriend » - 22 juillet 2008

Karl-Heinz Lamberz est un des trois médiateurs nommés par le roi. Certains éditorialistes l’ont présenté comme un francophone alors que le Ministre président de la Communauté germanophone ne peut avoir que l’allemand comme langue maternelle. C’est une évidence !
Le 10 juillet dernier, Lambertz, invité par le Guldensporenviering Brugge (Comité brugeois des festivités des Eperons d’Or), a tenu des propos qui montrent ses affinités avec la Flandre.
Après avoir témoigné de sa fierté de commémorer dans la « Venise du nord » un événement aussi important que la Bataille des Eperons d’Or, il a estimé que si la Communauté germanophone avait vu le jour, c’était grâce au combat d’émancipation mené par la Flandre pour obtenir plus d’autonomie (il devrait pourtant savoir que le Mouvement wallon était précurseur en matière de fédéralisme).
Il croit fermement à l’Europe des Régions, ce qui le rend logiquement proche du Président du Parlement wallon, José Happart.
Oui et non, puisque son plus grand souhait consiste à revendiquer pour sa Communauté la possibilité de devenir une région à part entière qui n’aurait plus de compte à rendre à la Région wallonne à laquelle elle est actuellement intégrée.
A l’heure des négociations institutionnelles, Lambertz précise que sa vision régionaliste de la Communauté qu’il préside « est dépendante de l’appui et de la compréhension, de la solidarité concrète et de la coopération amicale avec la Flandre ».
Comme c’est le cas des Flamands au Parlement bruxellois, Lambertz demande pour les germanophones une représentation garantie à la Chambre et au Sénat, mais également au Parlement européen.
En conclusion, le Ministre président, conséquent avec les revendications qui précèdent, plaide pour une large Réforme de l’Etat où chacun renoncerait à ses tabous mais aussi pour un élargissement et un approfondissement des relations des germanophones avec la Flandre : il est donc entièrement acquis aux thèses confédéralistes. Ses collègues de Donnea et Langendries apprécieront…
Quand il y aura quatre régions dans une Belgique confédérale à la Lambertz, on suppose que les Wallons et les Bruxellois se trouveront face aux Flamands et aux germanophones. Un beau match en perspective !
Mais la Wallonie doit également comprendre qu’une Belgique confédérale dictée par la Flandre la laissera appauvrie financièrement et… amputée de ses cantons de l’est.
Le R.W.F. prône dès lors des négociations qui débouchent sur une séparation de velours, sur le modèle tchécoslovaque.
Dans l'intérêt de toutes les parties.


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