Le trône et l'autel : touchante collaboration - 18 juillet 2008

L'évêque namurois André-Mutien Léonard, proche des milieux catholiques intégristes, exhorte les francophones à apprendre à connaître et à aimer la langue et la culture flamande. Il leur demande de ne pas oublier que la Flandre a dû se battre pendant des siècles pour faire respecter sa culture.
« Si les francophones, qui sont spontanément plus attachés à l'unité de la Belgique que les Flamands, veulent, tout aussi légitimement, que la Belgique se perpétue, il ne suffit pas qu'ils arborent des drapeaux belges dans les rues. Il faut qu'ils renoncent à tout complexe de supériorité linguistique. Chacun selon son propre rôle social doit apprendre à connaître et à aimer la langue et la culture de ses voisins du nord. C'est le prix à payer, sur le plan de la responsabilité personnelle, s'ils veulent que la Belgique ait un avenir », écrit sans honte Monseigneur Léonard dans le journal néerlandais Katholiek Nieuwsblad.
En fin politique, le Wallon Léonard montre patte blanche à la Flandre dans l’espoir de succéder au Cardinal Danneels, un Brugeois, qui vient de prendre sa retraite.

L'évêque parle en tant que « Wallon », mais il apprécie beaucoup la langue néerlandaise et la culture flamande. « Souvent, les Belges francophones perçoivent les revendications flamandes comme une agression. Sans me prononcer sur le plan politique, je les invite cependant à ne jamais oublier que, durant des siècles, la Flandre a dû lutter pour faire respecter sa langue et sa culture. La Flandre a été pendant longtemps la victime de l'arrogance francophone. Et l'Etat belge, né en 1830-1831, fut pendant un siècle l'instrument d'une francisation active de la Flandre. Devenue la région la plus prospère du pays, la Flandre désire légitimement affirmer sa spécificité culturelle et son autonomie linguistique. »
L'évêque namurois se croit en outre investi de la mission divine consistant à annoncer que la Belgique ne va pas éclater !
Si vous doutez des prédictions de notre évêque bien-aimé, il ne vous reste plus qu'à prier à l’Eglise des Minimes ce samedi 19 juillet. Une messe, une de plus !, sera célébrée pour l’unité de la Belgique.
Pour l’anecdote, le sanctuaire bruxellois, expiatoire dès l'origine en quelque sorte, a été construit à l’emplacement de la demeure de Vésale, un médecin libre-penseur avant la lettre qui eut le tort d’examiner le corps humain d’un peu trop près et, par le fait même, d’inventer l’anatomie moderne.
Notre ami, le professeur Marc Wilmet, a écrit en son temps un billet d’une grande pertinence au sujet de la prétendue oppression des Flamands par les Wallons.

La carte blanche de Marc Wilmet sur la prétendue oppression...