L'état général de la Wallonie - 21 juin 2008

Il y a deux semaines, le Standaard pouvait titrer en manchette : « Le Flamand croit moins en la Belgique ».
Pour la première fois, l’enquête universitaire de la KUL montrait que les Flamands plaçaient le niveau de pouvoir régional au-dessus de l’échelon fédéral.

En Wallonie, l’UCL, le pendant francophone de la KUL, a réalisé une enquête similaire. Ce qui lui donne une valeur plus « scientifique » que les innombrables micro-trottoir. Malgré cela, nous vous donnons les chiffres avec les réserves d’usage.
Il en ressort que le fossé ne cesse de croître entre le nord et le sud du pays. Si les Flamands veulent plus d’autonomie, les Wallons aspirent à… une Belgique plus unitaire ! Ils sont 44% à avoir le regard tourné vers la Belgique de Papa, la Belgique unitaire du Roi Baudouin. Ils n’étaient que 31% voici quatre ans lors d’une enquête basée sur les mêmes critères.
22% réclament plus de compétences en faveur de l’Etat fédéral et 12% se prononcent en faveur du statu quo. Seulement 16% des sondés désirent voir leur région obtenir plus de compétences et 4% appellent de leurs vœux la fin de la Belgique.
A l’opposé des Flamands, les Wallons ne sont que 16% à préférer Namur à Bruxelles comme niveau de pouvoir. En 1991, ils étaient encore 30%. Ce qui représente une forme de désavoeu de la classe politique wallonne. 60% des personnes interrogées optent pour le niveau fédéral.
Seulement 16% prennent au sérieux l’hypothèse de la fin de la Belgique.
Bien préparés par les médias d’Etat et les partis officiels, 56,5% optent pour une Fédération Wallonie-Bruxelles en cas de partition  du pays.
Le deuxième choix des Wallons se porte sur la réunion à la France (29 %), ce qui fait presque s’étrangler de déplaisir le quotidien belgicain Le Soir et étonne le rédacteur en chef du Standaard (un ponte du Soir lui a sûrement soufflé, dans un bon restaurant de Gand, que notre option était farfelue).
Viennent ensuite l'indépendance de la Wallonie (20,5 %) et la cogestion de Bruxelles par la Wallonie et la Flandre (16 %).

Les derniers sondages (dont l’un, peu sérieux, de Vers l’Avenir) nous créditaient de 20 à plus de 40%, en cas de scission de la Belgique.
Une certaine réalité doit se situer entre les deux : près de 30% des Wallons se prononceraient en faveur d’un rattachement de la Belgique à la France si la Belgique devait imploser.
En attendant, plus les Flamands se radicalisent, plus les Wallons se réfugient dans la nostalgie d’une Belgique mythifiée. La peur de l’inconnu, sans doute…

Il est possible que le R.W.F. ne capitalise électoralement ce courant de sympathie qu’après la scission du pays : quand la Fédération Wallonie-Bruxelles, que l'on nous sert sur un plateau plaqué or, aura montré l'étendue de ses limites, financières notamment.
Dans l’intervalle, il incombe au R.W.F. la tâche historique de continuer sans relâche à éveiller les consciences : "La lumière luit dans les ténèbres les plus profondes".

L'étude universitaire dans son intégralité


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