Le R.W.F. a raison (trop tôt ?) : la Belgique est en train de mourir - 9 juin 2008

Le CD&V Eric Van Rompuy, le frère d’Herman, estime sur son blogue que « l'Etat belge est en train de mourir ».

Il poursuit par une métaphore plaisante : « Le pays roule actuellement avec un  cuistax sans chaîne. Pourquoi ne pas l'admettre publiquement et créer l'illusion que tout s'arrangera le 15 ou le 21 juillet? »

Il fustige de la même manière le ton « anti-flamand » adopté par les médias et les hommes politiques bruxellois et wallons.

Sur son blogue, on découvre encore que la campagne néo-belgiciste (une de plus !), « Pas d’avenir 100 projets » du quotidien bruxellois Le Soir l’écoeure profondément. De nombreux termes y sont repris en français au milieu de ses commentaires en néerlandais. Le jeune écrivain talentueux Grégoire Polet est le seul qui trouve grâce à ses yeux avec cette phrase lucide : « On peut se désaimer, se désunir pour deux raisons : parce qu’on se connaît trop ou parce qu’on ne se connaît plus. C’est cette ignorance mutuelle qui entache le reste. »

Pour Eric Van Rompuy, la conclusion est claire : «  Il n’y a plus de projet collectif. Octopus ne pourra plus rien y changer. L’État belge est en train de mourir… »

Et la campagne du journal Le Soir n’a fait que renforcer sa conviction que le ravin est infranchissable entre Flamands et francophones.

Toujours ce week-end, le CD&V, par la voix de sa Présidente fraîchement élue, Marianne Thyssen (prononcez "Tèïssën" et non "Tissën" comme le font les médias francophones) menace de rompre la solidarité avec les francophones si ceux-ci s'opposent à une réforme de l'Etat.
En effet, selon elle, ceux qui refusent une réforme de l’Etat substantielle jouent avec l'avenir du pays et la prospérité de la Flandre, de Bruxelles et de la Wallonie. « Nous sommes encore disposés à défendre la solidarité interrégionale et interpersonnelle mais si on ne s'engage pas à discuter sérieusement du contenu de nos propositions, si l'on rend impossible la réforme dont a besoin le pays, nous n'excluons aucune option. D'ailleurs, si les négociations échouent, l'occasion d'encore trouver des solutions à l'avenir ne fera qu'aller en diminuant. Chacun doit à présent prendre ses responsabilités. Nous le ferons quoi qu'il en soit ».

Le Laatste Nieuws de ce lundi remarquait que les mots « séparatisme » et « indépendance » de la Flandre n’avaient pas été prononcés mais que c’était tout comme.

La semaine dernière, Denis Ducarme, député MR, répondait en ces termes à une question de l’hebdomadaire Pan sur l’avenir du pays :

Vous voyez, dans le chef des dirigeants, une évolution vers une « partition » ?
« Ça commence, avec le rassemblement Wallonie-Bruxelles. Mais je pense qu’on est encore bien trop belgicains ! On a beau dire, les Flamands votent en majorité pour des partis confédéralistes ou séparatistes. Il reste une partie du VLD qui est encore fédéraliste. A coté de cela, le nationalisme transcende tous les autres partis flamands ! Je ne sais pas quand ce sera, mais il y a une chance sur deux qu’il y ait un schisme aux prochaines élections fédérales. A un moment donné, il faudra que l’opinion publique accepte que la séparation n’est pas un combat de marginaux rattachistes (note : autrefois, on parlait « d’avant-garde » en évoquant les éveilleurs des consciences !), mais simplement une réalité qu’il faut regarder en face. Ce qui ne veut pas dire qu’on aime cette réalité. »

Notons que depuis son intervention francophile de Ham-sur-Heure, en janvier dernier, ce courageux député s’est fait tirer l’oreille par la Direction du MR, ce qui le rend plus « nuancé » dans ses interventions sur le sujet qui nous occupe.

Enfin, Didier Reynders, le président du MR, invité ce matin par Fabrice Grosfilley, sur les antennes de RTL, a réitéré son intérêt pour la création d’un Wallo-Brux, d’un MiniBel.
Une Fédération qui permettrait aux partis politiques francophones, dont l'influence est démesurée par rapport à celle de leurs homologues français, de garder leur pouvoir et leurs privilèges. Cette dernière phrase est de nous.


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