Avant Overijse, il y avait déjà Hal(le) - 12 juin 2008

Scandaleuse attitude de l’administration municipale d’Overijse qui a publié dans sa feuille de chou locale un article incitant vivement la population à signaler auprès d’un centre de plaintes linguistiques officiel toute utilisation d’une autre langue que le néerlandais dans les dépliants publicitaires des entreprises, commerçants, ou agences immobilières.
Au nom du statut « unilingue néerlandophone » de la commune d’Overijse.

M. Olivier Maingain, Président du FDF, a dit dans son intervention à la Chambre qu’il s’agit d’un appel à la délation organisé et que le principe intangible de l’exercice d’une liberté fondamentale, la liberté linguistique, se trouve remis en cause.

Rappelons que la Constitution précise que le choix de la langue ne peut être imposé, hormis dans les relations avec les administrations.
Les dispositions d'Overijse sont également en infraction avec l’article 19 de la Déclaration universelle des Droits de l'homme : « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit. »
Enfin, elles contreviennent à la Convention européenne des Droits de l'homme : « Toute personne a droit à la liberté d'expression. Ce droit comprend la liberté d'opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu'il puisse y avoir ingérence d'autorités publiques et sans considération de frontière. »
Il est à remarquer que dans les régimes totalitaires, la première liberté supprimée est la liberté d'expression.

Malheureusement, pour le Président du FDF, et pour tous les Wallons et les Bruxellois, il ne s’agit pas d’une première !

En février 2007, le R.W.F. avait déjà fustigé le comportement sectaire du Collège municipal de Hal(le), qui compte en son sein M. Mark Demesmaeker, un ponte de la N-VA, le parti allié du… Premier Ministre, M. Yves Leterme.

En effet, la ville de Hal(le) a  réussi à imposer un « Vlaams Manifest » (Manifeste flamand) qui institue une cellule municipale chargée de traquer tout ce qui n’est pas en néerlandais. Voici un extrait de notre article de février 2007 (Echos de Flandre).

« Le Davidsfonds dénonce la francisation rampante de la bonne ville de Halle (Brabant flamand). Chaque année, 250 francophones s'y installent.

La solution pour endiguer cette « invasion » (note : Bruxelles, troisième ville francophone au monde, se situe à une dizaine de kilomètres) ? Élaborer un ensemble de mesures qui retiendraient les jeunes Flamands à Halle de sorte que les maisons qui se libèrent ne reviennent pas à des francophones.  L'interdiction de parler français au marché, dans les commerces et les entreprises de Halle, est bien entendu déjà d'application grâce au Vlaams Manifest voté par tous les partis (note : flamands) de la ville.
Une cellule baptisée Vlaams karakter est même chargée de récolter les plaintes des Hallois ! »

Voici l'intégralité de ce brillant Manifeste dans sa version néerlandaise : le point 3.4 qui prétend régenter la vie commerciale de Hal(le) est particulièrement hallucinant.

Le R.W.F n’a pas de temps à perdre à traduire ce texte suintant l’intolérance et le repli sur soi d’une certaine Flandre.
Que M. Olivier Maingain prépare tout de suite une deuxième interpellation à la Chambre !

Sur le site officiel de la ville : le français traqué à Hal

Le Président du FDF devrait conclure de ces situations qui se multiplient que seule la France sera à même de défendre et promouvoir la culture et la langue françaises dans nos régions, et non pas une Belgique résiduelle (Wallonie et Bruxelles), un projet politique belgiciste auquel il semble se résigner chaque jour un peu plus
Non sans confort intellectuel.

Note : ce 13 juin, le Standaard nous apprend que les données officielles les plus récentes (2006) indiquent que 242.876 Flamands (eh, oui !) ont déménagé vers une autre région du pays (en réalité, vers la Wallonie, où les terrains sont moins chers). Jodoigne, Flobecq, Grez-Doiceau, Hannut, Beauvechain sont les villages les plus touchés par cette "immigration" qui ne fait pas preuve d'une volonté particulière d'intégration.
Nul doute que les problèmes linguistiques de la périphérie s'exporteront bientôt en Wallonie.

A suivre...

242.000 Flamands ont franchi la frontière linguistique en 2006


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