Les Diables rouges : une équipe « nationale » sur le papier - 11 juin 2008

Vincent Kompany avait évoqué en août dernier les problèmes communautaires qui minaient l’équipe nationale belge :

« Je pourrais évoquer la politique mais je me cantonnerai à l'équipe nationale. Les problèmes communautaires n'épargnent pas les Diables Rouges. Nous ne tirons pas tous à la même corde. Cette observation vaut pour les joueurs, les supporters, l'entourage et les médias. »

Est-ce à dire qu'un joueur flamand hésiterait à transmettre le ballon à un partenaire wallon et inversement ?, lui demande le journaliste.

« J'ai peut-être été absent trop longtemps pour définir exactement le problème mais j'ai le sentiment que les mauvais résultats des Diables ne sont pas uniquement la conséquence d'un manque de qualités. Objectivement, on doit reconnaître qu'il n'existe pas d'unité au sein de l'équipe nationale. La responsabilité n'en incombe pas à l'entraîneur, qui ne peut pas contraindre les joueurs à une osmose totale. Si je l'affirme aussi nettement, c'est pour provoquer une réaction. Positive ou négative, une réaction sera toujours bénéfique. » On ne l’a pas vu venir depuis ses déclarations.

Ce commentaire avait bien entendu été minimisé par la presse francophonne.
Mais deux mois plus tard, un autre joueur, Ibrahim Maaroufi, confirmait le triste esprit qui règne au sein des Diables rouges.
C'est pour ce motif que le jeune prodige d’origine marocaine, et premier Belge champion d'Italie, désirait désormais jouer pour le compte de l’équipe nationale marocaine :
« Vincent Kompany avait récemment raison, souligna-t-il. J'estime qu'il est important de jouer en équipe pour obtenir un palmarès. Et c'est bien plus le cas au Maroc, où l'ambiance est plus familiale, qu'en Belgique. Les clivages communautaires décrits par Kompany pour l'équipe A sont identiques chez les Espoirs. Les Wallons et les Flamands forment deux clans distincts. Je ne suis pas le seul à me sentir mal à l'aise dans ce contexte. J'en ai parlé avec d'autres équipiers... mais eux ne peuvent pas choisir une autre sélection comme ma double nationalité me l'autorise. »

Quant à la Flandre politique et sportive, elle appelle de ses vœux une équipe nationale flamande (billet du 10 juin 2008 sur le site de la N-VA) et un championnat unitaire avec les Pays-Bas. Imaginons le Vlaamse Leeuw entonné à pleins poumons dans un stade de 30.000 personnes !

En attendant ce grand soir, nos voisins pourront toujours vibrer aux exploits de leurs amis des Pays-Bas au championnat d'Europe.

Rappelons qu’une Wallonie unie à la France bénéficierait d'une politique sportive de haut niveau.
Où chacun aurait sa place, quelle que soit sa langue ou sa couleur de peau…


© R.W.F. Dernière mise à jour le mercredi 11 juin 2008 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.