Le retour des flamingants conservateurs ! - 31 mars 2008

Le CD&V s'en est pris violemment aux libéraux ce samedi dans la presse flamande. Les chrétiens-démocrates flamands réagissaient une nouvelle fois aux propos de Didier Reynders qui avait eu le malheur de contester l'échéance institutionnelle du 15 juillet.

« Nous ne nous laisserons plus pourchasser par Didier Reynders », claironne dans le Standaard le président du CD&V a.i. Wouter Beke, la « pensée politique » d’Yves Leterme selon les observateurs.

A croire que le libéral francophone est devenu, après Joëlle Milquet, la nouvelle tête de pipe des Flamands.

Et Wouter Beke, dont nous avions souligné récemment le côté rabique, de rappeler que le gouvernement dans son ensemble a déposé un projet de loi spéciale au parlement déterminant l'agenda et les sujets à débattre lors des négociations pour une réforme de l'Etat.

Pour le prédécesseur de M. Beke à la tête du CD&V, l'actuel secrétaire d'Etat Etienne Schouppe, les propos de Didier Reynders sont « incompréhensibles ». Au Morgen, ce dernier affirme qu'en rejetant la date fixée pour un accord sur une réforme de l'Etat substantielle, Didier Reynders renforce le cartel flamand CD&V/N-VA et affaiblit le gouvernement : « Reynders a fait clairement entendre que le cartel était le grand épouvantail des aspirations francophones. Devrions-nous pour cela tirer le rideau ? C'est au contraire une raison de maintenir le cartel aussi solide que possible »

Etienne Schouppe fustige également Olivier Maingain : « Quand vous lisez Maingain (jeudi) dans Le Soir, le dédain avec lequel il parle... Nous en prenons acte. Apparemment, il y a encore des gens qui n'ont pas compris d'où vient l'argent dans ce pays » Mais en l’espèce, c’est M. Schouppe qui affiche son mépris des francophones en agitant l’argument financier, contestable sous bien des aspects, pour faire taire les francophones.

Marino Keulen défend le TAK au lieu du suffrage universel !

Pendant ce temps, Marino Keulen, le ministre flamand des Affaires intérieures, trouve le loisir de demander au gouverneur du Brabant flamand, évidemment juge et partie, de mener une enquête sur les faits (?) qui se sont produits en février dernier à Wezembeek-Oppem, une commune à majorité francophone de la périphérie. Le bourgmestre avait interdit de façon régulière l’accès au Conseil communal à des trublions du Taal Aktie Komitee (TAK), cette milice flamingante aux liaisons dangereuses. Eh oui, les liens de ces aimables « manifestants » sont tristement éloquents. La première page réclame encore et toujours l'aministie des collaborateurs flamands avec l'occupant nazi. En liens ("verwijzingen"), on y découvre entre autres le site du Voorpost, des agitateurs d’extrême droite qui rendent  hommage à l’Afrique du Sud de Peter Botha :
http://www.taalaktiekomitee.org/hoofd.htm

La conclusion s'impose : le "libéral" Marino Keulen est plein de sollicitude pour des groupements aux orientations idéologiques très claires mais reste fermé à la nomination de bourgmestres légalement élus !

Le pire cauchemar de la Flandre ? Une Wallonie française !

A ces messieurs du CD&V-NVA, qui pensent que leur cartel constitue le « grand épouvantail » des francophones, nous répondons que le pire cauchemar de la Flandre consiste en une Wallonie française aux portes de Bruxelles. La République, tout au long de ce qui est déjà considéré en Flandre comme une "frontière d’Etat" : de Mouscron aux Fourons. Un Etat solidaire de la Wallonie qui aurait l’autorité et la légitimité internationale nécessaires pour faire appliquer la démocratie dans les communes à majorité francophone de la périphérie bruxelloise.

Non, Messieurs Beke et Schouppe, les Wallons et les Bruxellois ne seront jamais des « citoyens de seconde zone » dans une Belgique devenue confédérale et dont la Flandre tirera les ficelles grâce à des mécanismes savamment mis en place depuis deux décennies !


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