Regard sur l’actualité de Paul-Henry Gendebien -14 décembre 2007
La troisième gifle : le décret flamand sur les écoles primaires francophones de la périphérie

Depuis le 7 novembre 2007, voici la troisième gifle encaissée par les francophones. Sans compter le grossier affront de M. Leterme à l’encontre de la RTBF comparée à la « Radio Mille Collines » de sinistre mémoire, affront non suivi d’excuses.

Et un !

La première gifle, c’était le coup de force unilatéral provoqué à la Chambre par les partis flamands, ceux-là mêmes que les médias francophones continuent naïvement de qualifier de « démocratiques ». Rappelons qu’il s’agissait de voter la scission de BHV, en l’absence des députés francophones qui avaient déserté la salle de réunion.

Les protestations des Milquet, Maingain et autres Reynders ressemblèrent plutôt à des miaulements. Nos braves petits soldats exigèrent un « geste fort » de la part des partis flamands, sans quoi – foi d’animal – on verrait ce qu’on verrait. On parlait, mais on parlait seulement, de suspendre les négociations orangistes. Ah, quand des mous exigent des gestes forts ..  Ce fut tout vu. Les frimeurs se sentant soutenus par les médias et par les « marcheblanchistes monarcho-belgicistes », les négociations se poursuivirent comme si rien ne s’était produit.

Forts de cette leçon, les partis flamands se le tinrent pour dit : « On pouvait y aller! ». Et de fait, comme l’avait finement remarqué il n’y a guère un Bert Anciaux, (ex-Volksunie rallié au parti socialiste flamand et actuel Ministre de la Culture flamande), « les francophones commencent toujours pour dire non et finissent toujours par dire oui. »

Et deux !

Aussi vit-on la Flandre enfoncer lourdement une deuxième charge de poudre dans le canon de son gros fusil. Un certain Marino Keulen allait se charger de la manoeuvre. L’homme se mit en devoir de refuser la qualité de bourgmestre aux premiers élus de Linkebeek, Crainhem et Wezembeek. De leur côté, les plumitifs, les polygraphes approximatifs et autres belles âmes continuèrent imperturbablement à vanter les mérites du modèle belge, métaphore de l’Europe, perle rare censée inspirer tous les Kosovars et autres Bosniaques reconnaissants…

La deuxième gifle, naturellement, n’avait donc pas tardé à tomber sur les joues endolories des négociateurs orangistes.

M. Maingain réussit alors le nouveau tour de force digne du célèbre acteur Fregoli : revêtir les habits, et le masque, de l’homme fâché. Et d’annoncer qu’il n’y aurait plus de négociations sans nomination préalable des trois bourgmestres.

Il ne fallut pas de longs jours pour assister à une nouvelle scène de vaudeville belgo-belge : le matamore de Woluwe-Saint-Lambert fut aperçu dans les coulisses et les arrières-salles de la négociation, recommençant à parader.

De toutes  manières, il y a longtemps que les bons citoyens bruxellois ne se posent même plus la question récurrente : «  Mais, que diable !,à quoi sert donc M. Maingain ? ».

En effet, car il y a longtemps aussi qu’ils connaissent la réponse :
« A rien ! ». Sinon, le FDF aurait obtenu quelque chose pour améliorer le sort des Bruxellois dans les 19 communes et sa périphérie. Mais, depuis des décennies, le FDF n’a rien obtenu et le sort des Bruxellois est toujours plus précaire ! Il est vrai que le FDF soutient le gouvernement belgo-flamand.

Et il est encore plus vrai que personne n’a compris pourquoi le FDF réclamait M. Verhofstadt comme Premier Ministre et se refusait à soutenir un francophone. A propos, M. Keulen n’est-il pas un libéral flamand ?

Et trois !

Dans ces conditions, il ne fallait pas être un devin de première classe pour imaginer la suite.

La troisième gifle allait bientôt tomber.

On en vient presque à se demander si les partis francophones n’en sont pas à se complaire dans leur posture de martyrs et de victimes.

Je l’affirme sans hésiter : l’amour immodéré que les quatre partis officiels francophones portent à la Belgique les conduit à l’indignité et au déshonneur. Je pèse les mots. Ils ne sont pas improvisés. Ils correspondent à ce qui nous pensons mais aussi à ce que pensent des citoyens de plus en plus nombreux.

Indignité et déshonneur ? Oui, car on ne négocie pas un approfondissement du fédéralisme quand il n’y a plus de loyauté fédérale. On décide le divorce par consentement mutuel.

La troisième gifle est donc donnée ce jeudi 13 décembre sous forme d’un décret flamand transférant l’inspection des écoles primaires francophones de la périphérie à la Flandre.

Hormis les ridicules protestations de façade des parlementaires francophones, il n’y aura pas de réaction décisive, parce que le goût du pouvoir et la crainte de mécontenter la Flandre seront trop puissants.

Résumons-nous :
Première gifle : miaulements.
Deuxième gifle : gémissements.
Troisième gifle : couinements. Quelques légers couinements. De plus en plus faibles.

Le R.W.F. : la voie de la résistance et de l’honneur

Dans quelques mois, si tout ce vaudeville et cet esprit de renoncement se maintiennent, il faudra craindre une nouvelle et grave série de défaites, au travers d’une réforme de l’Etat qu’on nous vendra comme étant « le prix de l’apaisement. »

Le R.W.F., lui, ne se résignera pas ! Oui, plus que jamais, le R.W.F. représente la seule véritable résistance à l’intolérance, le seul projet de rechange pour notre population, la seule espérance.

Si vous partagez notre ambition pour Bruxelles et la Wallonie, dites-le autour de vous et rejoignez notre combat !


© R.W.F. Dernière mise à jour le dimanche 16 décembre 2007 - Ce site est le seul officiel du R.W.F.