Regard sur l’actualité de Paul-Henry Gendebien
4 décembre 2007

Belgian circus !

La classe politique, usée jusqu’à l’absurde, se conduit comme un chien enragé  cherchant à se mordre la queue dans un labyrinthe sans issue. Mais la bruyante cacophonie du « Belgian Circus » ne parvient pas à étouffer les premiers râles de l’agonie d’un Etat.

Verhofstadt, le thaumaturge

Le feu est au bâtiment et les pompiers eux-mêmes en viennent aux mains, les uns se proposant d’éteindre l’incendie avec un bidon d’essence, les autres implorant le ciel pour qu’il pleuve !

M. Verhostadt est sous surveillance méfiante des petits chefs rivaux de son propre parti, le VLD.

M. Leterme s’est conduit comme un politicien grossièrement retors, manipulateur et piégeur. Avec l’aide de son cartel, il se prépare naturellement à saboter M. Verhostadt et à contrarier Albert II, en attendant de pouvoir reprendre la main, dans une semaine ou deux.

Les contradictions et les blocages sont plus que jamais présents, conduisant le fédéralisme belge à l’échec inexorable. Le lobby monarcho-belgiciste va s’employer à assouplir les dernières résistances francophones. Déjà nous entendons son discours à la fois séducteur et menaçant : « Soyez raisonnables : si vous voulez préserver la Belgique, il faut la déshabiller et la dépouiller à travers une grande réforme de l’Etat ! »

Olivier Maingain ? Complaisant !

Depuis plusieurs jours, on constate que les libéraux francophones (MR-MCC-FDF) sont manifestement disposés à avaler un certain nombre d’exigences flamandes, par exemple, la régionalisation de la fiscalité des entreprises. Le comportement de MM. Reydners et Maingain ne laisse pas d’inquiéter, tant leur appétit de pouvoir semble illimité. Leur attachement servile au VLD leur a fait oublier quelques vérités.

C’est tout de même Guy Verhostadt qui avait menti aux francophones en juin 2001 en leur annonçant hypocritement son intention de faire ratifier par la Belgique la convention européenne sur la protection des minorités. C’et aussi le VLD qui a participé, le 7 novembre dernier, au vote unilatéral de la scission de BHV. Et c’est encore un libéral flamand, M. Marino Keulen, qui a déclaré que jamais, au grand jamais, il ne nommerait les trois bourgmestres francophones de la périphérie.

On le constate : M. Maingain parvient de plus en plus péniblement à sauver la face et réussit surtout, jusqu’à présent, à maintenir sa posture de fier-à-bras. Son problème, c’est que le FDF n’a pas préparé l’électorat bruxellois à affronter et à assumer la crise existentielle belge.

La complaisance du FDF à l’égard du régime belge a une conséquence : ses électeurs sont parmi les plus belgicistes. M. Maingain est bourgmestre de Woluwé-Saint-Lambert, la commune bruxelloise où on a vu le plus grand nombre de drapeaux belges…

Le calice jusqu’à la lie …

C’est aussi à Woluwe-Saint-Lambert qu’auront lieu de bien curieuses manifestations, vendredi prochain.

Sur un conseil du cardinal Danneels – l’homme qui a imposé un évêque flamand aux catholiques bruxellois -, la paroisse de l’Assomption à Woluwe-Saint-Lambert organisera « une nuit de prières et d’adorations au Saint Sacrement pour l’unité de la Belgique. »

Cela commencera vendredi à 18 h et durera jusqu’au lendemain à 14 h (jour de l’Immaculée Conception !). Qu’on se le dise ! Déjà la Libre Belgique, jamais à côté d’un bon coup, convoque, en page 2 de son édition du 4 décembre, les bons citoyens à cette cérémonie exceptionnelle, à ce marathon pieux, à ce « belgithon » de la dernière heure…

Après les « marche-blanchistes tricolores » du 18 novembre, voici venu le temps des prières au ciel, des invocations, peut-être des pèlerinages. C’est que l’heure est grave. Pourvu qu’il n’y ait pas de scènes de pénitences collectives ! A quand un appel aux faiseurs de pluie et aux sorciers ?

M. Maingain, pour complaire à ses électeurs, ira-t-il prier, lui aussi, vendredi à minuit, dans sa bonne paroisse de l’Assomption ?

Ethnologues du monde entier, ne manquez pas le rendez-vous ! Vendredi à minuit, le président du FDF sera sans doute à son poste, assisté de la reine Fabiola, revêtue de la tunique blanche du Renouveau charismatique, de Monsieur Patrick Roegiers, écrivain d’Etat, et du Père Gilbert, aumônier du Royaume.

Il n’est pas exclu que Madame Lizin, munie de son affiliation à B-Plus soit également présente.

Décidément, les fins de régime sont riches en rebondissements. Comme au théâtre, le tragique y côtoie le comique troupier.


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