La Liberté guidant le peuple de Delacroix est wallonne !

La Liberté guidant le peuple d’Eugène Delacroix (photo de couverture), une oeuvre mythique de la peinture française, se trouve pour un temps à Louvre-Lens, suite à une décentralisation remarquable du Musée du Louvre.
Aucun journaliste francophone de Belgique n’a fait remarquer que le modèle de la jeune femme conduisant le peuple révolté n’était autre que « La belle Liégeoise », Théroigne de Méricourt, née à Marcourt à deux pas La Roche-en-Ardenne.
Théroigne de Méricourt, chantée par Baudelaire (ce qui confirme notre interprétation, Baudelaire étant un ami intime d’Eugène Delacroix) a joué un rôle de premier plan dans la Révolution française. Elle est sans doute la première à déclarer que les femmes ont autant de droits que les hommes !

Voici le résumé de sa vie qui se trouve sur un des sites liés à son village natal, Marcourt sur l’Ourthe :
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Elle réclame aussi pour les femmes l’égalité civile et politique. Engagée dans le combat en faveur de la liberté, elle suit chaque jour les travaux de l’Assemblée constituante et se construit une identité nouvelle en fréquentant l’abbé Sieyès, Barnave et Pétion. Elle ouvre d’abord un salon intellectuel, puis fonde une société patriotique avec Gilbert Romme, futur inventeur du calendrier républicain et futur conventionnel dans les rangs de la Montagne. Plus elle apparaît comme une mystique de la Révolution, plus elle devient la cible de la presse royaliste, qui fait d’elle une libertine sadienne et l’accuse d’avoir voulu assassiner Marie-Antoinette lors des journées d’octobre, auxquelles elle n’a pas pris part. Les Actes des apôtres, journal fondé par Antoine Rivarol, Jean-Gabriel Peltier et François Suleau, se montre le plus virulent. Poursuivie par le tribunal du Châtelet pour un « crime » qu’elle n’a pas commis, elle retourne dans son pays natal. Mais la rumeur la précède et elle est enlevée par des aristocrates en exil qui la livrent à la justice autrichienne. L’empereur Léopold II, dont elle est sujette, reconnaît son innocence et la fait libérer. De retour à Paris, elle s’engage au côté de la Gironde et tente en vain de lever des « bataillons d’Amazones » pour combattre les monarchies européennes. Elle réclame aussi pour les femmes l’égalité civile et politique.
En s’achevant dans la Terreur, la Révolution ne porte plus l’idéal de Théroigne.

Lors de la journée insurrectionnelle du 10 août, qui fait tomber la royauté, elle prend part, sur la terrasse des Feuillants, à un meurtre collectif au cours duquel François Suleau, le chroniqueur des Actes des apôtres, est massacré. Elle le reconnaît quand la foule crie son nom.
Puis elle participe à
l’assaut des Tuileries avec les fédérés marseillais. Lors de la chute de la Gironde, en mai 1793, elle est fouettée à nu, devant la Convention, par des femmes jacobines qui lui reprochent ses idées « brissotines ». Marat la protège ; mais cette humiliante flagellation la conduit sur le chemin de l’asile.
En s’achevant dans la Terreur, la Révolution ne porte plus l’idéal de Théroigne et celle-ci s’enfonce alors dans la folie, comme pour « témoigner », à son insu, que la Révolution est devenue « folle ».
Son cas est assimilable à celui de Camille Claudel : une femme qui dérangeait l’establishment au 19ème siècle et qui fut très rapidement traitée de folle avant d’être retranchée d’une société unilatéralement masculine toujours politiquement correcte. »

Théroigne de Méricourt par Philippe Séguy