Di Rupo rejeté par les Flamands

Les deux sondages simultanés qui viennent d’être publiés confirment le succès de la N-VA auprès de l’électorat flamand, malgré la diabolisation dont Bart De Wever est l’objet de la part des médias du Nord.
Fait remarquable : les partis ouvertement séparatistes obtiennent pratiquement la majorité en Flandre. On peut même affirmer que le Vlaams Belang possède une double fonction : le report d’une partie de ses voix sur la N-VA contribue à renforcer le noyau dur et nationaliste de celle-ci et son relatif maintien (11,1% selon Ipsos) lui permet d’être l’aiguillon de l’aiguillon N-VA ! Rappelons ici que dans tous les partis traditionnels flamands (VLD, CD&V, S-PA, Groen!) militent des flamingants pointus. Citons parmi tant d’autres : Bart Somers et Jaak Gabriëls (VLD), Johan Sauwens et Pieter De Crem, le flamandiseur de l’armée belge (CD&V), Bert Anciaux et Frank Vandenbroucke (SP-A), Bart Staes (Groen!), etc.
Quant au CD&V, un ancien pilier du système belge, il continue sa descente aux enfers. Et ce n’est peut-être pas fini dans la mesure où il perd deux de ses vedettes électorales : Yves Leterme et Inge Vervotte qui ont fui le marigot belge. Et, plus l’échéance communale de 2012 se rapprochera, plus ce parti se divisera entre son aile social-chrétienne et syndicale et son noyau nationaliste, qui lorgne vers la N-VA.
Enfin, la Wallonie continue à voter PS comme si elle souscrivait une assurance-vie chez Ethias.
Voter PS, c’est en réalité voter pour la scission de la Belgique. En effet, le parti de M. Di Rupo ne jouit d’aucun crédit en Flandre. Il sert même de repoussoir au Flamand moyen et alimente le vote N-VA.
Le Nieuwsblad publie aujourd’hui un sondage qui montre que seulement 14% des électeurs du Nord estiment que le gouvernement Di Rupo, minoritaire en Flandre, servira leurs intérêts et ils sont 55% à penser que le futur Premier Ministre lui-même n’est pas fiable.

L’analyse de Jean Quatremer, journaliste à Libération

La raison du succès de Di Rupo ? Le contrôle des médias…

L’éditorialiste belge Marcel Sel n’y croit plus (commentaire sur le blogue de Jean Quatremer) :
La grande leçon, c’est que ni la réforme de l’État, ni l’accord de gouvernement ne permettent d’affaiblir la N-VA. Cela confirme ce que je crois, à savoir que son discours n’est pas basé sur le réel mais sur une vision impossible, un Graal.
40% de Flamands ne votent plus pour une politique mais pour un espoir fantastique et fantaisiste (sic).
Je ne vois pas comment sortir de ce guêpier.