Un Etat malade encourage les virus

D’après les données du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), la Belgique est le pays d’Europe le plus touché par l’épidémie de coronavirus. Elle détient le plus haut taux d’incidence (le nombre de contaminations au regard de la population), avec 1702.1 nouveaux cas de Covid-19 par 100.000 habitants sur les 14 derniers jours.

Pour quelles raisons la Belgique est-elle autant touchée ? Pour l’infectiologue, Erika Vlieghe, il s’agit d’un mélange de plusieurs choses. D’abord la position de la Belgique sur la carte européenne : « Il y a des variables qui sont difficiles à changer comme que notre position dans l’Europe. On est un pays de trafic. Il y a une très forte densité de population. » C’est un argument partiel dans la mesure où nos voisins, les Pays-Bas, ont une densité de population nettement supérieure et un port d’envergure mondiale comme Rotterdam qui génère un trafic considérable (390 contre 507 habitants par km²).

Elle évoque aussi le manque de préparation des autorités belges face au risque d’une pandémie . « Beaucoup de pays ont commencé à faire des préparations en cas de pandémie après 2003 et le Sras. Chez nous, malheureusement, ce fut très limité ou fragmenté. On n’a jamais d’exercices nationaux. » « Ça n’a jamais été une priorité dans les budgets. Il faut avoir une politique de santé publique très prévoyante ».

Elle pointe également un autre problème. Selon l’ex-présidente du GEES (le groupe d’experts en charge du déconfinement), toutes les indications des scientifiques n’ont pas été bien suivies par le monde politique, après la première vague. « En tant qu’experts, nous avons conseillé des choses et ça a duré assez longtemps avant qu’on agisse », déplore-t-elle. »

Mais il en existe bien d’autres selon nous : l’imbroglio institutionnel (ce qui ne veut pas dire que nous sommes favorables à une quelconque refédéralistion), une communication erratique, voire contradictoire, etc.

Note : malgré l’insistance régulière de la presse belge francophone sur les chiffres français, la République se situe encore et toujours nettement sous les chiffres belges, notamment pour ce qui concerne les décès.
Et nous ne nous en réjouissons pas, bien évidemment.

Sources : RTL-TVI et la DH