Quasi une majorité de Flamands pour de nouvelles élections

Près de la moitié des Flamands préfèrent de nouvelles élections fédérales à un gouvernement violet (paars)-jaune (avec la N-VA) ou violet-vert. C’est ce qui ressort d’une enquête sur IVOX commandée par Het Laatste Nieuws et VTM Nieuws.

Un gouvernement avec la N-VA et le PS ? Un sans la N-VA, mais avec le PS ? Préformateurs ? Formateurs ? Des consultations avec le roi ?
Pour 46,6% des Flamands, ce n’est plus nécessaire. Aujourd’hui, 163 jours après les élections, les Flamands préfèrent retourner aux urnes. 29,7% préfèrent un gouvernement fédéral jaune-violet (avec la N-VA et le PS). 23,6% préfèrent le violet-vert (sans la N-VA, avec le PS) à la manoeuvre.

D’après l’enquête du Laatste Nieuws et de VTM Nieuws, il apparaît que les Flamands sont bien conscients du problème que pose l’absence d’un gouvernement fédéral. 54,6% sont d’accord ou entièrement d’accord avec ce constat. 41,9% ne l’étaient pas auparavant. En outre, les Flamands sont préoccupés par une variété de thèmes.
La sécurité sociale interpelle pas moins de 8 Flamands sur 10 (ndr : du communautaire pur et dur). L’asile et les migrations (72,8 %) et le climat (65,8 %) suscitent également des réactions. Quant à la pertinence d’une réforme de l’Etat, elle interpelle 4 flamands sur 10.
Ce concept est très vague en la matière dans la mesure où 80% des Flamands ont une fixette sur la sécurité sociale, le dernier os à ronger de l’Etat fédéral.

Enfin, 73% des Flamands estiment que l’Etat belge ne fonctionne pas et 48% sont d’avis qu’il se portera mieux avec le confédéralisme.

En résumé, le nouvel informateur Paul Magnette perd son temps.

C’est le moment de rappeler un fait lié à son homonyme Charles Magnette, Grand Maître du Grand Orient de Belgique, pendant la guerre 14-18.

Parlementaire libéral liégeois et libre-penseur, Charles Magnette s’est courageusement opposé pendant la Grande Guerre à la politique de l’occupant allemand qui soutenait les nationalistes flamands complaisants.
Créé le 4 février 1917, le Conseil de Flandre déclara l’indépendance de la Flandre le 22 décembre tout en annexant le Grand Bruxelles et en laissant la Wallonie à son sort.

Il y a quelques années, le journaliste flamand Paul Belien a retrouvé une lettre de protestation de Charles Magnette, dans le style de l’époque :

« Il est intolérable que 4,5 millions de Flamands vont décider du sort de 3 millions de Wallons. Plutôt que de vivre sous le joug des Flamands, plutôt qu’une culture et une langue qui ne sont pas les nôtres, les Wallons rejoindront un espace où les poussent des affinités de race, de langue et de mœurs : à la France. »

Toujours d’actualité…