Il n’y a pas de débat politique en Belgique francophone

En France, le débat politique est une institution, presque un sport national. Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon sont invités à de nombreuses émissions à des heures de grande écoute, alors que nos partis d’opposition atypiques ont bien du mal à montrer le bout du nez (PP, PTB).
Le R.W.F. lui-même a subi cette censure médiatique. Rappelons que depuis la fondation du parti en novembre 1999, Matin Première (RTBF et la bande de Jean-Pierre Jacqmin, Bernard Henne et leurs suiveurs) n’a jamais invité Paul-Henry Gendebien en solo. La peur de donner la parole à un redoutable orateur comme il en existe trop peu au Belgium ? Il y eut bien une exception, mais Paul-Henry Gendebien en ce jour de gloire fut invité à Matin Première flanqué d’une belle-mère inattendue, l’ineffable Hervé Hasquin que le régime belge a largement servi. Pascal Vrebos, autre divette bruxelloise, a mis également Gendebien sous le boisseau… Bel-RTL, même combat.
Aujourd’hui, sur les chaînes belges francophones, il n’existe plus qu’une seule émission de débat politique : « C’est pas tous les jours dimanche » présentée par le flamandolâtre Christophe Deborsu. La RTBF a déserté le dimanche pour le mercredi en fin de soirée, une tranche horaire soporifique … L’émission « A votre avis » de Sacha Daout (RTBF) ne porte en général que sur une seule thématique. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une émission de débat politique. Elle est même plutôt consensuelle.
Ajoutons, pour compléter ce triste tableau, que chez nous la presse satirique est insignifiante. Le journal Pan fusionné avec Père Ubu est d’une insipidité crasse à la sauce bruxello-belgicaine. Aujourd’hui, la feuille de chou se parcourt en deux minutes, sans aucune révélation digne de ce nom.
En France, par contre, le débat citoyen est permanent. Les médias alternatifs et les débats politiques officiels ou sur les réseaux sont foisonnants. Quelle différence avec le Belgium !
Une récente enquête a montré que les Belges sont les moins politisés d’Europe (35e sur 35). Il n’est dès lors pas étonnant d’apprendre que le PS (= Elio Di Rupo) a décidé de bannir tout débat avec des responsables de la N-VA durant la campagne électorale.
La boucle est bouclée : les francophones sont formatés pour rester des moutons de Panurge et non des gilets jaunes ou autres trublions du système en place.
Pire : les deux principaux partis de Flandre et de Wallonie ne se parleront pas.