Tant que l’UE existera, la Flandre ne demandera jamais l’indépendance !

La N-VA a placé toutes ses grosses pointures au gouvernement flamand et envoyé Theo Francken « négocier » avec le PS de Magnette. Autant dire qu’il n’y aura probablement pas de gouvernement fédéral avant longtemps. D’autant plus que le VLD ne veut pas d’un gouvernement où la Flandre serait minoritaire. Le casse-tête chinois en quelque sorte…

Ces derniers jours, les éditorialistes francophones et même Laurette Onkelinx pensent de nouveau que leur Belgium est en bout de course.

Mais les idiots utiles et les essayistes qui pensent que la Flandre va déclarer son indépendance dans les années à venir manquent de nuance et se trompent lourdement.

Tant que l’Union européenne aura pignon sur rue, la Flandre ne demandera JAMAIS son indépendance. Le dossier catalan lui a montré l’exemple à ne pas suivre. La Flandre se contentera du « confédéralisme », un terme impropre pour dire « autonomie maximale ». Cela signifie : le contrôle par des Flamands et au seul profit de la Flandre des dernières fonctions régaliennes de l’État belge, la mainmise sur Bruxelles pour autant que cela serve encore ses intérêts et surtout plus un eurocentime de transfert vers la Wallonie (note du R.W.F : cette suppression des transferts entraînera une très importante perte du pouvoir d’achat pour les Wallons : entre 15 et 20% selon la plupart des économistes).

Pour preuve, cet entretien de Ben Weyts (N-VA) publiée dans le quotidien Métro du 4 janvier 2013.

Les partis gouvernementaux disent que vous voulez l’indépendance…

« Pour en faire quoi ? Acqué­rons l’indépendance (c’est-à-dire l’autonomie maximale au sein de l’Etat belge) et faisons quelque chose de fondamental vis-à-vis des générations ac­tuelles et futures.

Aujourd’hui, personne n’est content. Les deux parties du pays votent totalement différemment, en résultent des politiques qui ne plaisent à aucune des deux communautés. On regarde toujours avec des lunettes flamandes. Mais de l’autre côté de la frontière linguistique existe aussi un déficit démocratique. Ils voudraient être encore plus à gauche. Je ne vois qu’une solution : le confédéralisme, par lequel chacun peut se prendre en main. »

Confédéralisme ne signifie-t-il pas ensuite la scission du pays ?

« C’est la définition académique. Mais nous pouvons lui apporter une autre définition en Bel­gique. Cela consisterait en une autonomie poussée des entités fédérées, de telle sorte qu’elles exercent leurs compétences au plus près des gens. Mais nous devons aussi reconnaître que la politique étrangère et la défense (note du R.W.F. : déjà flamandisées) seraient mieux exercées au ni­veau fédéral. Comme cela se passe déjà au niveau européen. »

Le programme de la N-VA mentionne également une Flandre indépendante. Un pas plus loin que le confédé­ralisme…

« L’article premier des statuts du PS mentionne toujours la ré­volution et la lutte des classes comme objectifs…
Il est évident à nos yeux qu’il n’y a pas au­jourd’hui de base suffisante pour une Flandre indépen­dante. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de déficit démocratique, et cela, nous de­vons le comprendre. C’est pour­quoi, le confédéralisme nous semble la plus acceptable et la plus efficace des solutions. Et nous ne sommes pas les seuls à le penser, le CD&V et l’Open VLD le conçoivent également. »

Notre conclusion : le Roi est pat comme on dit aux échecs.