L’Etat belge se moque de ses militaires

« En cas de conflit, la Belgique ne sera pas prête »
Ce n’est pas nous qui le disons, mais le très officiel Institut Egmont dans un rapport récent.
Depuis 2000, les effectifs de l’armée sont passés de 47.500 à 25.000 militaires (civils compris).
Selon Yves Huwart, secrétaire général du syndicat ACMP-CGPM, « en cas de conflit, la Belgique ne serait pas prête à l’affronter. Au vu des effectifs et du matériel à disposition, on ne tiendrait pas longtemps. Par exemple, on dispose de 56 avions de chasse mais sur ce total, ils ne sont pas tous opérationnels (sic). »
Et un membre de l’Institut Egmont de poursuivre cet amer constat : « Ces dernières années, le niveau sécuritaire du pays ne s’améliore pas. Les citoyens payent pas mal d’impôts, mais l’État n’est pas toujours capable de garantir leur sécurité, surtout sur le plan international. Le problème, c’est que si la crise actuelle venait à s’aggraver, quelles seraient les solutions pour protéger les populations ? »
Relevons également la part nettement insuffisante du Budget de l’État belge consacré à sa défense et le manque d’attractivité du métier de militaire. La réforme des pensions et le recul très net de l’âge de la retraite n’y sont pas pour rien.
En 2013, un militaire dénonçait déjà l’une des causes des nombreux départs de jeunes recrues : « le matériel de l’armée, est vieux, en piteux état. Parfois nous avons honte à côté des autres armées. […] Nombreux sont ceux qui n’acceptent pas cette idée et qui partent ».
« La raison principale invoquée par les jeunes militaires qui quittent la fonction est qu’ils s’ennuient dans les unités par manque de matériel. Il y a trop peu de matériel et donc il sert aux opérations et il n’en reste plus pour les entraînements. Vous imaginez ? », ajoutait-il.
Parallèlement, Emmanuel Macron vient de donner la priorité au quotidien du soldat et à la modernisation des équipements, durement sollicités, tout en préparant l’avenir. Telle est l’ambition du nouveau projet de loi de programmation militaire (LPM) français, qui prévoit de consacrer 295 milliards d’euros à la défense de 2019 à 2025.
Ce projet de LPM prévoit entre autres l’amélioration du quotidien du soldat et la modernisation d’équipements à bout de souffle, alors que la France est engagée tous azimuts, au Sahel (opération Barkhane), au Levant (Chammal) et sur le territoire national (Sentinelle).
Après quelque 60.000 suppressions d’effectifs entre 2005 et 2015 (la France compte 265.000 militaires et civils en 2016), le ministère des Armées ambitionne de créer quelque 6.000 postes d’ici à 2025, en particulier dans la cyberdéfense (1.500) et le renseignement (1.500).
Pour améliorer les conditions de travail des troupes, la LPM augmente nettement les crédits consacrés aux petits équipements – gilets pare-balles, treillis… -, à l’entretien du matériel et aux infrastructures, longtemps négligés.
Deuxième grand axe : la modernisation accélérée des matériels existants, nombreux à aligner plusieurs décennies de service.
Pour rappel, la France est la première puissance militaire de l’Union européenne. Nul doute que comme en 1831 et 1832 (pour garantir notre indépendance face aux velléités de reconquête des Hollandais), 1914 et 1940, elle sera à nos côtés en cas d’attaque ennemie.
C’est à se demander si la Wallonie, pourvue d’un voisin aussi puissant que fidèle, a vraiment besoin d’une armée « belge » siphonnée par la Flandre et cul et chemise avec les Pays-Bas. D’autant plus que la médiocrité militaire de ce pays, voire la lâcheté comme l’a montré sa passivité lors du massacre de Srebrenica, n’est plus à démontrer.

Source : La Libre -7 mars 2018

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