Un fédéralisme cannibale

La querelle (ou plutôt la guérilla) que se livrent actuellement les Régions et le gouvernement fédéral au sujet du budget montrent à l’envi que nous n’avons pas atteint le stade d’un fédéralisme bien vécu.
Inquiétant.
Ne dites plus «comité de concertation» mais «comité de contestation». Dans ce pays compliqué qu’est la Belgique, il a fallu, un jour, instaurer des espaces de rencontres et de dialogue, entre le pouvoir fédéral et les entités fédérées, pour que la gestion du pays conserve un semblant de cohérence. Ce sont ces fameux comités de concertation.
Mais dans ce pays qui n’est pas du tout apaisé du point de vue institutionnel, ces organes de dialogue redeviennent vite des rings de boxe dès qu’il y a de fortes divergences entre niveaux de pouvoir ou d’importants enjeux financiers.
Ce fut le cas hier matin, au moment de discuter de l’attribution de la moins-value fiscale de 750 millions aux trois Régions. Une expérience tellement humiliante, dira le ministre-président Magnette, qu’il a eu l’impression d’être «un député des DOM-TOM convoqué par le ministre des Colonies»! Alors que son collègue Demotte (photo) s’étonnait de notre évolution vers un « fédéralisme cannibale »…

La suite de l’article de Philippe Martin sur le site de L’Avenir – 3 avril 2015