Di Rupo ou le grand écart

C’est une situation complètement inédite à laquelle se trouve aujourd’hui confronté le PS. Il croyait continuer à pouvoir régner sans partage sur la Wallonie qu’il a mise en coupe réglée depuis des décennies. Et voilà qu’il est désormais attaqué sur son aile gauche par le PTBgo! qui a eu le mérite politique de fédérer les lambeaux de l’extrême gauche : communistes bon teint, trotskystes, intellectuels de gauche et autres syndicalistes radicaux.
Du coup, le loyal serviteur d’Elio Di Rupo, nous voulons dire Paul Magnette, se croit obligé de gauchiser son discours pour récupérer les nombreux déçus de la politique antisociale du gouvernement fédéral.
Ainsi propose-t-il un impôt sur la fortune comme en France ou encore de revenir sur les mesures de dégressivité des allocations de chômage qui touchent principalement son électorat. Les mensonges ne trompent que ceux qui y croient !
Ces effets d’annonce, on l’a encore vu lors du débat De Wever-Magnette, ne font qu’irriter une Flandre où le patronat sous toutes ses formes donne le ton et où la gauche représente à peine 20% des suffrages.
Avec l’irruption du PTB qui est bien loti dans les derniers sondages, le PS voit donc s’ouvrir un second front sur le champ de bataille. D’une façon plus générale, l’Etat belge est écartelé entre une Flandre bien à droite (et non au centre droit comme le dit une certaine presse) et une Wallonie qui se voit proposer comme alternative au PS le communisme le plus orthodoxe.
Dans ce contexte, il est possible que le Premier ministre, surnommé le roi Elio, soit échec et mat le 25 mai prochain.
Mais le R.W.F. peut annoncer dès aujourd’hui qu’en cas de claque électorale du PS un poste à l’Europe attendra Elio Di Rupo.
Tout sera dès lors pour le mieux dans le meilleur des mondes dirupistes.